Le triathlon dans la Seine, l'échappée d'Evenepoel à Montmartre, la folie Léon Marchand, le sourire de Biles, les larmes de Djokovic, Lyles d'un cheveu, le record de Duplantis et la «réponse» de Khelif... Les temps forts furent nombreux aux JO de Paris.
Après la pluie vient le beau temps, au sens propre comme au figuré. Soulagés, les organisateurs ont pu donner le départ d'un triathlon au calendrier perturbé par les précipitations, synonymes de pollution de la Seine.
Dans laquelle la Française Cassandre Beaugrand et le Britannique Alex Yee ont donc pu plonger, avant de décrocher l'or dans un décor inoubliable, sur le pont Alexandre-III, entre les grands monuments de Paris. La Zurichoise Julie Derron a, elle, conquis l'argent.
Marchand, la France en folie
Premier Français quadruple champion olympique individuel sur une même édition des Jeux d'été, le nageur Léon Marchand a réalisé l'exploit d'en remporter deux en moins de deux heures, les 200 m papillon et brasse. Des exploits qui ont fait vibrer la France, allant jusqu'à interrompre certaines compétitions.
Un autre nageur a marché sur l'eau de la piscine de La Défense: le Chinois Pan Zhanle, qui assomme le 100 m avec plus d'une seconde d'avance et améliore son record du monde de 40 centièmes. De quoi provoquer certaines suspicions.
Montmartre façon Tour de France
L'engouement populaire autour de ces Jeux atteint un pic sur la butte Montmartre, qui voit une foule digne du Tour de France envahir ses rues escarpées et le parvis du Sacré-Coeur pour assister au triomphe de Remco Evenepoel.
Lequel s'est fait une belle frayeur en crevant dans la cour du Louvre, à quatre kilomètres de l'arrivée. Vainqueur également du contre-la-montre, le Belge devient le premier coureur de l'histoire à gagner les deux disciplines sur route aux Jeux.
Tous fous de Biles
Dans des justaucorps scintillants, Simone Biles arbore un large sourire, convainc le jury, et séduit spectateurs et stars venus l'admirer.
L'Américaine retrouve les sommets, confirmant avec trois nouvelles médailles d'or (dont le concours général individuel et par équipes) et une d'argent sa stature de légende de la gymnastique artistique. Un retour olympique en majesté, trois ans après son effondrement mental de Tokyo, que sa chute à la poutre ne viendra pas ternir.
Ledecky égale Latynina
La légende américaine de la natation Katie Ledecky, déjà titrée sur le 1500 m, remporte sur le 800 m son neuvième titre olympique, devenant ainsi la femme la plus couronnée de l'histoire des Jeux aux côtés de la gymnaste soviétique Larissa Latynina.
En remportant deux médailles en dressage, de l'or par équipes avec l'Allemagne et de l'argent en individuel, la cavalière Isabell Werth a porté son total à 14 médailles olympiques. Une impressionnante collection pour Werth, 55 ans, qui a participé à ses premiers Jeux à Barcelone en 1992. Cela fait d'elle, à égalité avec Ledecky, la sportive en activité la plus décorée aux JO.
Les larmes de Djokovic
C'était le seul titre qui manquait à son immense palmarès: à 37 ans, Novak Djokovic est enfin devenu champion olympique à l'issue d'un match sublime face à Carlos Alcaraz. Il s'effondre à genoux en larmes, le corps tremblant, la tête entre les mains, sur le Court Central de Roland-Garros. Submergé par une émotion qu'il n'avait jamais montrée durant sa longue carrière.
Lyles d'un cheveu
Sur la ligne d'arrivée du 100 m, les huit sprinters ne sont séparés que par douze centièmes. Et l'Américain Noah Lyles ne doit l'or olympique qu'à une infime avance sur le Jamaïcain Kishane Thompson, l'un comme l'autre étant crédités du même chrono: 9''79. Diminué par le Covid, Lyles ne réalisera en revanche pas le doublé avec le 200 m, remporté par Letsile Tebogo, premier Africain sacré sur cette distance.
Premier titre pour le Botswana, mais premier titre aussi pour Sainte-Lucie avec le sacre sur 100 m femmes de Julien Alfred. Et pour une autre petite île des Caraïbes, la Dominique, avec Thea LaFond au triple saut.
Duplantis, encore plus haut
Attendu, espéré, désiré, y compris par les 70'000 spectateurs du Stade de France restés rien que pour lui, le neuvième record du monde du perchiste Armand Duplantis est tombé au bout du suspense, à son troisième essai à 6m25.
Les chaussures de Mijain Lopez
Plus fort que Michael Phelps et Carl Lewis: le lutteur cubain Mijain Lopez décroche, à bientôt 42 ans, une cinquième médaille d'or consécutive dans la même épreuve individuelle, un record. Et laisse sa paire de chaussures au milieu du tapis, une tradition pour les lutteurs prenant leur retraite.
Khelif plus forte que la polémique
Dans un stade de Roland-Garros totalement acquis à sa cause, la boxeuse algérienne Imane Khelif devient championne olympique des moins de 66 kg, une «réponse» à la controverse sur le genre dont elle a fait l'objet.
Comme la Taïwanaise Lin Yu-ting, elle aussi sacrée en -57 kg, Khelif avait été disqualifiée des Championnats du monde 2023 pour avoir, selon la Fédération internationale de boxe (IBA), échoué à un test destiné à établir son genre.
Sifan Hassan tout terrain
Devant l'hôtel des Invalides, la Néerlandaise Sifan Hassan réussit l'exploit de remporter le marathon après avoir déjà été médaillée de bronze sur 5000 et 10'000 m.
Elle devient la première athlète, hommes et femmes confondus, à s'offrir trois médailles sur cet enchaînement fou depuis le Tchécoslovaque Emil Zatopek et son triplé en or aux Jeux d'Helsinki en 1952.