Paris 2024 - Hippisme Steve Guerdat pour trinquer encore avec les Dieux de l’Olympe

ATS, par Hans Leuenberger

19.7.2024 - 09:06

Steve Guerdat dispute déjà ses sixièmes Jeux. L'effervescence avant Paris 2024 est la même que lors de sa première olympique en 2004 à Athènes, l'équipe qui l'entoure n'a jamais été aussi forte. Le rêve d'une nouvelle médaille d'or est plus que jamais vivant.

A Paris, Steve Guerdat rêve d'une nouvelle médaille d'or olympique.
A Paris, Steve Guerdat rêve d'une nouvelle médaille d'or olympique.
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Keystone-SDA, ATS, par Hans Leuenberger

Le cavalier de 42 ans, qui n'est pas vraiment un homme de grandes déclarations, ne cache pas ses attentes à l'approche des Jeux: «Je ne suis jamais allé aux Jeux olympiques avec une équipe aussi forte que maintenant à Paris. Et de loin ! Tout autre résultat qu'une médaille serait une déception», souligne-t-il.

Alors que Martin Fuchs commence par lâcher que «le grand objectif est une médaille» lors de la journée de remise des tenues olympiques à Dietikon et que Pius Schwizer enchaîne avec un «nous espérons une médaille», Guerdat n'hésite pas à parler d'«or avec l'équipe». Et il ajoute même plus tard «l'or en individuel».

Les trois Suisses ont il est vrai déjà figuré au sommet du classement mondial et affichent un palmarès dont beaucoup de leurs rivaux n'osent même pas rêver. Et, surtout, tous trois sont actuellement en selle de chevaux de classe mondiale avec Dynamix (Guerdat), Leone Jei (Fuchs) et Vancouver (Schwizer).

«Je suis aussi ambitieux et excité qu'avant mes premiers Jeux. La routine n'aide pas», dit Steve Guerdat. Lorsque sa femme lui a récemment demandé combien de sélections olympiques il comptait, il a dû réfléchir. «Je suis de ceux qui regardent vers l'avant», lâche le Jurassien, installé à Elgg dans le canton de Zurich après l'achat du centre équestre.

Quelques chevaux en plus

Le champion olympique individuel de Londres 2012 regarde vers l'avant, vers Paris, depuis deux ans déjà. C'est à ce moment-là qu'il a commencé à réaliser qu'avec Dynamix de Belheme, une jument âgée maintenant de onze ans, il disposait d'un nouveau cheval d'exception, un cheval «qui a quelques chevaux en plus», comme le dit Guerdat. «Dynamix fait partie des meilleurs. Elle a des possibilités naturelles que les autres chevaux n'ont pas.»

Les résultats le prouvent: en septembre dernier, Steve Guerdat a été sacré champion d'Europe à Milan avec Dynamix. Dans un tel contexte, personne ne croirait le Jurassien s'il cachait ses ambitions d'or olympique. Guerdat et Dynamix forment sur le papier l'un des trois meilleurs duos du saut d'obstacles mondial, avec Fuchs/Leone Jei et le Suédois Henrik von Eckermann sur King Edward.

Un format semé d'embûches

«J'ai une grande chance à Paris, mais le sport a toujours une part d'inconnu», tempère Guerdat. Le nouveau format olympique depuis Tokyo, où l'on repart à zéro chaque jour et où les résultats de la veille ne comptent plus, ouvre complètement le champ des possibles. De plus, il n'y a pas de résultat biffé dans le concours par équipe. Un refus d'un cheval, et tout s'écroule.

Pour mémoire, à Tokyo en 2021, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France n'avaient pas terminé la compétition. La France avait connu un sort particulièrement amer, puisqu'elle était en passe de remporter l'or lorsque sa dernière cavalière Pénélope Leprévost avait été éliminée après un deuxième refus de sa monture.

«Pas de médaille, ce serait une grande déception, mais le sport peut aussi être comme ça», avertit Guerdat. A Rio en 2016, il était un cavalier encore meilleur qu'en 2012, Nino des Buissonnets était toujours en grande forme, ils avaient à nouveau atteint le barrage, «et pourtant, à la fin, il n'y a pas eu de médaille».

Quatrième en 2016, le Jurassien est à nouveau un meilleur cavalier qu'à Rio, son cheval est également au sommet de son art, mais cela n'offre toujours aucune garantie. «A la fin, ce qui compte, c'est qu'on n'ait pas de regrets, qu'on n'ait pas omis quelque chose que l'on pouvait prévoir», glisse-t-il.

Respect

Steve Guerdat est considéré comme un perfectionniste. Il accepte ce qualificatif, mais décrit sa nature différemment: «Les chevaux ne te sortent pas du lit le matin en te disant: ‘Saute avec moi’. Mais nous, nous attendons toujours d'eux qu'ils soient à 100%. Et si j'attends du cheval qu'il soit à 100%, alors le destrier peut attendre que je sois à 100 voire à 105%. Cela n'a pas seulement à voir avec le perfectionnisme, mais aussi avec le respect.»