«Les attentes ont changé» Janika Sprunger, le grand saut vers Paris

ATS, par Hans Leuenberger

29.5.2024 - 09:42

En lice ce week-end au CSIO de St-Gall, Janika Sprunger s'apprête à faire le grand saut vers Paris. Avec sa jument Orelie, la cavalière bâloise est sur le point de participer à ses deuxièmes Jeux olympiques.

Janika Sprunger s'apprête à faire le grand saut vers Paris.
Janika Sprunger s'apprête à faire le grand saut vers Paris.
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Keystone-SDA, ATS, par Hans Leuenberger

En ce qui concerne les performances, les chevaux atteignent généralement leur apogée entre 12 et 16 ans. Et pourtant, Janika Sprunger s'impose avec sa jument Orelie, âgée de 10 ans, pour faire partie du cadre olympique.

«Il y a un an, je n'aurais jamais pensé que nous arriverions si vite à performer au point que Paris soit un sujet», explique la cavalière de 37 ans. «Mais maintenant, les attentes ont changé. Je veux m'imposer pour les Jeux olympiques»

Orelie n'a rejoint l'écurie de Janika Sprunger et de son mari aux Pays-Bas que début 2022. Avec beaucoup de patience et un travail acharné, la cavalière a taillé un diamant brut pour en faire un petit bijou.

Orelie a fait forte impression dès 2023, notamment à Saint-Gall et à Bâle. L'intérêt pour son rachat a augmenté, mais la Zougoise Tina Pol, sa propriétaire, a refusé toutes les offres et a assuré à l'amazone bâloise cette monture pour l'année olympique.

De nombreux changements

Que Janika Sprunger nourrisse à nouveau des ambitions dans le sport de haut niveau n'allait pas de soi. Depuis 2018, elle est en couple avec le Suédois Henrik von Eckermann, no 1 mondial, depuis avril 2021 ils sont parents de leur fils Noah, et en octobre 2022, ils se sont mariés. La Suissesse n'est pas seulement une sportive de haut niveau, mais aussi une formatrice de chevaux, elle gère une écurie, soutient son mari et est une mère.

Jongler avec toutes ces tâches constitue un sacré tour de force. «L'énergie vient de la passion pour le cheval. Il y a du cœur derrière tout cela», dit-elle avant d'ajouter: «Quand on est maman, on a plus d'énergie. Je sais mieux qui je suis, où est ma place, ce que je veux.»

La famille habite juste au-dessus des écuries de son centre équestre dans la localité néerlandaise de Kessel, ce qui simplifie beaucoup de choses. «Nous sommes toujours là pour nos chevaux. Travailler avec eux, c'est notre passion, notre vie». Les objectifs les poussent à aller de l'avant.

Là où il y a de la volonté, il y a un chemin – ou dans leur cas, il y a deux chemins, si l'on parle de sport de haut niveau. Alors que Von Eckermann trône depuis presque deux ans sans interruption au sommet de la hiérarchie mondiale, qu'il va de victoire en victoire principalement grâce à l'ancien cheval de Janika Sprunger, King Edward, et qu'il dispose également d'un large encadrement, la Bâloise a relancé sa deuxième carrière.

«Un nouveau départ complet», comme le dit Janika Sprunger, qui entraîne cinq chevaux de la relève. Mais c'est Orelie qui s'impose pour le plus haut niveau: «A l'avenir, je veux renforcer ma petite armada, monter plus souvent au niveau cinq étoiles, mais être moins dépendante d'Orelie», explique la médaillée de bronze par équipe des Européens 2015 en décrivant ses ambitions pour les années à venir.

Les coéquipiers sont testés

Ce week-end à Saint-Gall, Janika Sprunger pourra s'aligner sur le Grand Prix de dimanche, mais elle ne figure pas dans la sélection pour la Coupe des nations de vendredi. La cavalière peut toutefois considérer cela comme un bon présage en vue de Paris: le chef d'équipe Peter van der Waaij veut tester deux autres candidats pour la troisième place aux JO, avec Pius Schwizer sur Vancouver et Alain Jufer sur Dante, en plus de Steve Guerdat et Martin Fuchs.