Porte-drapeau du badminton helvétique depuis plus d'une décennie, Sabrina Jaquet aborde sans trop de pression ces troisièmes Jeux olympiques, à l'issue desquels sa carrière d'athlète prendra fin. «Je veux prendre du plaisir sur le court», glisse-t-elle.
La Neuchâteloise de 34 ans fait fi des contraintes sanitaires et de l'absence de spectateurs. «C'est triste pour le sport, mais il fallait presque s'attendre au huis clos sachant à quel point les Asiatiques sont prudents par rapport à la pandémie», glisse-t-elle dans une interview téléphonique accordée à Keystone-ATS.
«Je vais passer de chouettes Jeux»
«On doit faire avec. De toute façon, on compose avec ces contraintes depuis un an sur notre circuit», souligne-t-elle. «Je vais là-bas pour jouer. Je veux prendre du plaisir sur le court», lâche la médaillée de bronze des Européens 2017, qui veut savourer la dernière compétition de sa carrière.
«Bien sûr que c'est gratifiant de pouvoir se mêler aux autres athlètes, de participer à des cérémonies. Mais on savait depuis longtemps que ces Jeux seraient différents», poursuit-elle. «Le contexte ne va pas changer mon optimisme: je vais passer de chouettes Jeux», lâche-t-elle.
Sa préparation ne s'est pas déroulée comme elle l'aurait souhaité, avec une blessure au genou droit qui s'est réveillée lors d'un tournoi au Portugal en mai. «Je ne voulais prendre aucun risque par rapport aux JO, et j'ai donc pris le temps de me soigner avec une longue rééducation», précise-t-elle.
Une tâche très ardue
«Le côté positif, c'est que j'ai pu faire une très longue préparation», explique la Chaux-de-Fonnière, qui a effectué la semaine dernière un ultime camp d'entraînement en Allemagne. «J'ai pu me frotter à la meilleure joueuse allemande (Yvonne Li), qui est 22e mondiale et sera également à Tokyo», glisse-t-elle.
«C'était important de jouer avec une partenaire de ce niveau dans l'optique des JO», poursuit Sabrina Jaquet (BWF 46), dont la tâche s'annonce délicate à Tokyo: elle affrontera la Taïwanaise Tai Tzu-Ying, no 1 mondial, la Française Qi Xuefei (BWF 41) et la Vietnamienne Thuy Linh Nguyen (BWF 49).
«Ça sera très, très compliqué. Mais c'est un chouette tirage, je me réjouis de jouer. Et les matches ne sont pas joués d'avance», rappelle la Neuchâteloise. «Je vais tout faire pour terminer parmi les deux premières de mon groupe», dont seule la gagnante poursuivra toutefois l'aventure avec une place en quarts de finale.
«J'aurais pu avoir des adversaires plus abordables. Mais je pourrai au moins disputer trois matches cette fois-ci», se réjouit Sabrina Jaquet, qui figurait dans des poules comprenant trois joueuses tant à Londres qu'à Rio, où elle avait à chaque fois été éliminée sans gagner le moindre set.
L'Asie pour un carton plein
Adversaire de la Neuchâteloise dans la phase préliminaire, la Taïwanaise Tai Tzu-Ying sera forcément l'une des favorites pour l'or en tant que no 1 mondial. L'absence de la tenante du titre, l'Espagnole Carolina Marin, blessée à un genou, devrait en tout cas permettre à l'Asie de rafler à nouveau tous les titres mis en jeu.