Audrey Gogniat, la benjamine de l'équipe de Suisse de tir à 21 ans, a réussi un coup de maître avec sa troisième place aux JO. Mais seuls les observateurs extérieurs semblent surpris par cette médaille de bronze olympique...
Nina Christen a été l'une des premières à poster ses félicitations sur Instagram après la médaille de bronze obtenue par Audrey Gogniat. Des félicitations qui viennent du cœur de celle qui est considérée comme la marraine dans le milieu du tir helvétique et qui fut bronzée dans la même discipline aux JO de Tokyo, en 2021. «Je peux toujours aller vers Nina et lui demander quelque chose» avoue la citoyenne du Noirmont.
Les initiés connaissaient depuis longtemps le potentiel de la Jurassienne de 21 ans, qui s'est tournée vers le professionnalisme après le gymnase. Elle loge ainsi à Macolin et s'entraîne à Bienne. «Elle est forte mentalement», souligne son entraîneur Enrico Friedemann, «et quand pour Audrey, ça marche, tout est possible»
Une travailleuse acharnée
Roland Gogniat, lui-même autrefois un tireur doué, était assis dans le public, lundi matin. «Cela fait quarante ans que je forme de jeunes tireuses et tireurs. Et maintenant, c'est justement ma fille qui gagne une médaille. Tout simplement incroyable», souligne-t-il. «En 2001, notre stand de tir de Saignelégier a brûlé. Nous avons dû nous battre pour le reconstruire. Sans cette mobilisation, cette médaille de bronze n'existerait pas», ajoute-t-il.
Roland Gogniat souligne également le travail du chef du sport de performance Daniel Burger: «Il a introduit chez Swiss Shooting un système qui donne à tous la possibilité de se développer et de progresser jusqu'aux JO. Je suis convaincu que d'autres médailles viendront.»
Le Fribourgeois Daniel Burger, justement, fait également l'éloge d'Audrey Gogniat, en qui il voit «une travailleuse acharnée. Elle a vraiment lancé sa carrière en 2019 et est ensuite «passée sous les radars» à cause du Covid-19, les compétitions internationales ayant été supprimées pendant un temps. «Mais nous avons tous vu son potentiel. Elle en rajoute toujours une couche!»