L'entraîneur australien et ancien nageur Brett Hawke a remis en cause l'intégrité de la performance réalisée mercredi soir à La Défense Arena par le nageur chinois Pan Zhanle. Celui-ci a pulvérisé son record du monde du 100 m libre pour être sacré champion olympique, affirmant qu'elle n'était «pas humainement possible».
«Je suis en colère après cette course, pour plusieurs raisons», égrène l'ancien sprinteur dans une vidéo postée sur son compte Instagram. Une course d'anthologie où Pan a amélioré son record de 0''40 (46''40), dans une proportion jamais vue depuis 48 ans.
«Ça n'est pas réel, vous ne pouvez pas battre un tel aréopage – Kyle Chalmers, David Popovici, Jack Alexy – comme ça, avec une longueur d'avance. Ça n'est pas humainement possible», déclare Hawke.
«Mes amis, de Rowdy Gaines et Alex Popov à Gary Hall Jr et Anthony Irvin, en passant par «King» Kyle Chalmers, sont les nageurs les plus rapides de l'histoire», affirme l'entraîneur de 49 ans. «Je connais ces personnes intimement, je les ai observés depuis trente ans, j'ai étudié ce sport, le phénomène de la vitesse. Je suis un expert en la matière», poursuit Hawke, désormais citoyen américain.
Kyle Chalmers, le dauphin de Pan aux JO de Paris après avoir été champion olympique à Rio en 2016 et vice-champion olympique, déjà, à Tokyo en 2021, ne partage pas l'opinion de son aîné. «J'ai confiance en lui, je pense qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour être là et qu'il mérite cette médaille d'or», a déclaré l'Australien.
«J'ai fait tout ce qu'il était possible de faire pour gagner cette course, et je pense que chacun a fait de même en restant fidèle à l'intégrité du sport», a-t-il affirmé. La claque monumentale administrée par Pan à son record du monde a ravivé les suspicions de dopage envers les nageurs venus de Chine.
Mais le «poisson volant» – son surnom – ne fait pas partie des 23 nageurs chinois contrôlés positifs début 2021 à une substance interdite, la trimétazidine, et jamais sanctionnés après que l'Agence antidopage chinoise a conclu à une contamination alimentaire via les cuisines de l'hôtel où ils séjournaient.
«L'année dernière, j'ai été contrôlé 29 fois et je n'ai jamais eu un contrôle positif. Entre mai et juillet, 21 fois, et je n'ai jamais reçu un contrôle positif. Aujourd'hui, j'ai eu deux contrôles, on verra le résultat», s'est défendu le Chinois de 19 ans après sa victoire supersonique.
La semaine dernière, la fédération internationale World Aquatics avait indiqué que les nageurs chinois engagés à Paris avaient été testés «en moyenne 21 fois chacun depuis le 1er janvier», contre six fois pour les Américains, cinq pour les Italiens, quatre pour les Australiens, Britanniques et Français.