«Je déclare les 24e Jeux olympiques d'hiver ouverts»: le président chinois Xi Jinping a donné avec la formule rituelle vendredi à 14h51 heure suisse le coup d'envoi des JO 2022 qui font entrer Pékin dans l'histoire olympique en devenant la première ville à organiser les Jeux d'été et d'hiver.
La flamme olympique a ensuite été allumée, comme le veut la tradition. Les derniers porteurs de la flamme étaient deux sportifs chinois, Zhao Jiamen et Dinigeer Yilamujiang. Ils ont déposé ensemble la torche enflammée sur une structure représentant un flocon de neige qui est monté au-dessus du stade olympique. Elle y brûlera jusqu'à la cérémonie de clôture.
Pékin avait déjà accueilli les JO en 2008, mais il s'agissait alors des Jeux d'été. La ville devient ainsi la première de l'histoire à accueillir les deux versions.
A 14h12 heure suisse - 21h12 à Pékin - la skieuse Wendy Holdener et le hockeyeur Andres Ambühl sont entrés dans l'imposant stade de la capitale chinoise en portant le drapeau de l'impressionnante délégation helvétique. Quelque 3000 athlètes provenant de 91 pays vont d'affronter dans 15 disciplines. Au total, 109 titres olympiques seront décernés, ainsi qu'évidemment autant de médailles d'argent et de bronze.
Formule rituelle
«Je déclare que les 24e Jeux olympiques d'hiver sont ouverts»: le président chinois Xi Jinping a donné avec la formule rituelle le coup d'envoi des JO 2022. Et soudain les anneaux olympiques, mélanges improbables de glace et d'effets spéciaux, ont surgi au beau milieu du stade.
Conçue comme il y a quatorze ans par le réalisateur chinois Zhang Yimou, auteur en 2008 d'une époustouflante célébration patriotique et colorée avec 14'000 figurants, danseurs et acrobates, la cérémonie d'ouverture a sans surprise mis en avant une Chine jeune, moderne et diverse.
Tribunes remplies partiellement
Avec «seulement» 3000 figurants, Zhang Yimou a notamment présenté les 56 ethnies et la société civile chinoise lors de l'arrivée très martiale du drapeau chinois, porté par huit soldats à la démarche presque robotique. La cérémonie s'est déroulée devant des tribunes remplies au tiers de leur capacité par des spectateurs invités pour l'occasion et dans un contexte lourd, entre Covid, tensions diplomatiques et polémiques.
Parmi les spectateurs de cette cérémonie boycottée par plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, afin de dénoncer des violations des droits humains en Chine, il y avait une vingtaine de dirigeants mondiaux. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et Vladimir Poutine, sans masque, étaient présents.
Le président russe avait rencontré plus tôt Xi Jinping pour un sommet où les deux dirigeants ont fustigé à l'unisson l'influence américaine «négative» pour la paix. Ils ont dénoncé le rôle des alliances militaires occidentales en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices.
Esprit olympique
Après le traditionnel défilé des nations avec les 91 délégations en lice, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a espéré que l'esprit olympique pourrait éteindre les nombreuses polémiques qui ont accompagné la préparation de cette quinzaine pékinoise.
«Au cours des deux prochaines semaines, vous vous affronterez pour la plus belle des récompenses, tout en vivant ensemble, en paix, sous un même toit olympique. Là, il n'y aura aucune discrimination d'aucune sorte», a lancé le patron de l'instance olympique aux sportifs.
Pas vraiment une fête
Mais pour cause de pandémie, ces deuxièmes JO sous Covid, après ceux de Tokyo l'été dernier, auront du mal à être une fête. Les sportifs sont confinés dans une bulle sanitaire et doivent se soumettre à des dépistages quotidiens.
Comme Pékin observe une stratégie zéro Covid, aucun contact n'est autorisé avec la population et si les tribunes des sites de compétition seront partiellement remplies, elles le seront par des «invités», qui doivent observer les distanciations sociales.
Températures polaires
Autre polémique, celle sur l'impact environnemental de ces Jeux qui se déroulent dans un climat semi-aride, sur des pistes enneigées artificiellement dans des stations de ski surdimensionnées pour l'occasion. Les sportifs en lice doivent composer avec des conditions météo éprouvantes. Par exemple, pour le deuxième entraînement de la descente hommes à Yanqing, on déplorait de fortes rafales de vent et des températures polaires (entre -36 et -28 degrés ressentis au sommet de la piste).