Il espérait au départ pouvoir s'ouvrir les portes d'une ou l'autre finale aux championnats d'Europe de Budapest en mai. Après s'être brûlé les ailes en Hongrie, Noè Ponti a brûlé les étapes en se hissant sur la troisième marche du podium du 100 m papillon aux JO de Tokyo.
Les 51''15 réalisés en décembre dernier, synonymes de 3e place dans la hiérarchie mondiale 2020, avaient fait naître les espoirs les plus fous. On l'imaginait alors déjà titiller le podium continental au mois de mai. Mais un programme surchargé avait eu raison de ses ambitions à Budapest.
Le Tessinois était ainsi déjà à bout de forces après son relais en finale du 4x200 m libre, finale qu'il avait disputée cinq minutes après celle du 200 m papillon. Et ce avant même d'entrer en lice sur 100 m papillon, distance sur laquelle il s'était contenté d'un 7e rang au dernier jour de compétition avec un chrono de 51''45.
Un mental de champion
«En fait, je n'étais pas déçu après les Européens. J'ai quand même disputé deux finales individuelles (100 m et 200 m papillon, où il s'était classé 5e)», a expliqué Noè Ponti. «Mais j'avais nagé 13 courses en cinq ou six jours, et je n'avais simplement plus assez d'énergie pour le 100 m papillon», a-t-il rappelé.
Qualifié pour deux courses individuelles «seulement» à Tokyo, le Tessinois a pu cette fois-ci exprimer pleinement son potentiel naissant. Pour se révéler aux yeux du monde entier, quelque deux mois après avoir fêté ses 20 ans et quelques semaines avant de changer quasiment de vie.
«J'ai dit avant ces Jeux que tout était possible dans une finale olympique», a lâché Noè Ponti. «C'est mon mental qui m'a permis de faire la différence dans cette finale. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir décrocher une médaille, même si j'en rêvais. J'ai tout donné, sans stress. Et j'aurais été satisfait en terminant 8e.»
Un autre rêve va se réaliser
Placé sous la férule du coach Massimo Meloni au sein des structures de Swiss Aquatics depuis maintenant deux ans, Noè Ponti va assouvir un autre rêve après son improbable médaille de bronze olympique. Il va rejoindre la North Carolina State University, où il pourra concilier au mieux sport et études en économie.
Noè Ponti a la tête bien sur les épaules. Ce nouveau départ, qui va forcément bouleverser ses habitudes, n'est pas sans risque. Le jeune homme récolte notamment à peine les premiers fruits du travail accompli depuis deux ans, lui qui estimait ne plus progresser à cette époque. Mais le risque est calculé.
«Avec mes parents, on s'est toujours dit que je pourrais rentrer à la maison si je ne suis pas satisfait du niveau d'études ou de la qualité de l'entraînement. Et on tirera un bilan chaque année», a encore expliqué Noè Ponti. «Personne ne sait de quoi l'avenir est fait.»