L'équipe de Suisse masculine de skicross alignera un quatuor prometteur et ambitieux vendredi à Pékin. Elle peut notamment compter sur un homme en pleine forme, Ryan Regez.
Le coach national Ralph Pfäffli a un problème de riches, avec notamment un vice-champion olympique 2018 (Marc Bischofberger) pas suffisamment performant pour être sélectionné. Mais il doit aussi composer avec des hommes aux caractères différents et bien trempés.
Excentrique, sauvage même, Ryan Regez ne se fond ainsi pas franchement pas dans le moule. Le Bernois, qui se laisse parfois photographier nu dans la nature, n'a pas sa langue dans sa poche. Bien moins calme que ses coéquipers, il est comme un loup solitaire.
Parfois impatient, Ryan Regez est néanmoins doté de cet instinct de tueur qui fait la différence dans les moments importants. Son caractère parfois cassant ne nuit pas à l'équipe. Surtout pas lorsqu'il se comporte sur la piste comme il l'a fait cet hiver.
Regez libéré de ses doutes
Vainqueurs des deux dernières manches de la Coupe du monde à Idre Fjäll, Ryan Regez a débarqué en Chine dans la peau du favori pour l'or olympique. D'autant plus que le leader du classement de la discipline s'était montré le plus rapide lors des qualifications de l'épreuve-test organisée en novembre dernier en Chine.
A l'aise sur un parcours qu'il avait comparé à une autoroute où la vitesse est limitée à 30 km/h, Ryan Regez est un autre homme depuis qu'il a surmonté ses blessures à une main et à une épaule subies en mars dernier. Il a «beaucoup pleuré», comme il l'avait confié en décembre à Arosa, mais les séances effectuées avec un préparateur mental et un psychologue du sport l'ont libéré de ses doutes.
L'expérience de Fiva
Le seul défaut de Ryan Regez pourrait bien être son manque d'expérience, qui pourrait s'avérer rédhibitoire dans la course la plus importante de ces quatre dernières saisons. L'expérience, c'est d'ailleurs l'atout majeur d'Alex Fiva.
Le Grison de 36 ans a lui aussi connu la victoire cette saison, à Val Thorens, et il fait également partie des skieurs capables de se hisser sur le podium vendredi dans le Genting Snow Park. Mais, signe de son inconstance, il avait également terminé 45e à Val Thorens un jour avant de s'imposer.
Moins en vue que leurs deux équipiers, Joos Berry et Romain Détraz peuvent néanmoins aussi espérer s'illustrer, comme d'ailleurs l'ensemble des 32 participants. Le Grison est un redoutable partant, alors que le Vaudois est plutôt lent au démarrage. Ce qui ne le handicapera pas trop sur une autoroute aussi lente.