Les Suisses se sont surpassés en finissant 6es de la finale olympique du concours par équipes, à Tokyo. Cela faisait des décennies que la gymnastique masculine helvétique n'avait pas été à ce niveau.
Derrière les intouchables Russes, Japonais et Chinois, qui occupent dans cet ordre les trois premières places au terme d'une lutte à couteaux tirés, le quatuor helvétique formé de Pablo Brägger, Eddy Yusof, Christian Baumann et Benjamin Gischard a dépassé ses propres espérances.
Sortis 8es de qualifications, les Suisses, très homogènes et portés par un esprit de groupe extrêmement positif, ont commis un quasi sans-faute à chaque appareil et ont su prendre des risques.
Pablo Brägger, par exemple, a brillé à la barre fixe, se reprenant après sa chute mortifiante en qualifications, pour ce qui doit être le dernier concours de sa riche carrière.
Il faut remonter à 1984, aux JO de Los Angeles, pour trouver trace d'un meilleur classement par équipes des Suisses (5es). Mais ces Jeux avaient été boycottés par les pays de l'ex-bloc de l'Est. La performance de Tokyo se rapproche ainsi davantage de celles des années 50 et n'est pas loin de constituer un résultat «historique» aux yeux des spécialistes, le meilleur en valeur intrinsèque depuis 1952.
A l'unisson
A l'heure des interviews, le quatuor helvétique peinait à se souvenir avoir jamais réussi une prestation aussi aboutie. «Chacun d'entre nous a tiré le meilleur de lui-même», a résumé Eddy Yusof. Le mot «Spass» (plaisir) était sur toutes les lèvres des gymnastes, mais aussi celui de «fierté». Les quatre hommes sont apparus moins nerveux qu'en qualifications.
La Russie, sous bannière neutre, s'est imposée 25 ans après son dernier titre, avec 262,500 points, détrônant le Japon (262,397). La Chine n'est pas loin (261,894), contre 250,92 pts à la Suisse.
Les Russes ont pris la tête du concours après la première rotation, sur six, en réalisant de bons scores au saut. L'écart s'est ensuite resserré, mais le Japon n'a pas pu revenir malgré un final haletant à distance, entre le Russe Nikita Nagornyy au sol et le Japonais Daiki Hashimoto à la barre fixe, tous deux favoris pour la finale du concours général, mercredi.