Génie absolu du foot, Lionel Messi a traîné pendant deux ans ses multiples Ballons d'or sous le maillot du Paris SG sans offrir de grand coup d'éclat, réservant ses fulgurances et sourires à l'Argentine, avant un départ pour la lucrative Arabie saoudite.
Arrivée dans la Ville Lumière à l'été 2021, la superstar de 35 ans s'apprête à la quitter en catimini sans avoir répondu aux espoirs immenses des supporters, déçus par son manque d'investissement et son faible rendement.
Les vivats et l'accueil de rock star ont laissé place à des critiques, voire des sifflets des ultras du Parc des Princes, fâchés par les déconvenues en Ligue des champions qu'ils ont liées au recrutement trop «bling-bling» du club, Messi en tête.
En fin de contrat au 30 juin, le champion du monde argentin prolongera sa carrière en Arabie saoudite la saison prochaine, attiré par une offre «exceptionnelle», «énorme», a affirmé mardi à l'AFP une source saoudienne proche des négociations.
Fonds souverain saoudien
Le départ de la «Pulga» ("la puce") pour le riche royaume du Golfe est «une affaire conclue», a affirmé cette source sous couvert d'anonymat, évoquant seulement «quelques détails» à régler. Sollicité par l'AFP, le PSG s'est borné à rappeler que le contrat de Messi courait jusqu'au 30 juin.
Plusieurs médias ont évoqué ces derniers jours l'existence d'une offre mirobolante du club d'Al-Hilal, évaluée à 400 millions d'euros par an pour faire venir Messi et recréer la mythique rivalité avec le Portugais Cristiano Ronaldo, ancien adversaire dans le championnat espagnol, désormais joueur de Al-Nassr.
L'Arabie saoudite, comme d'autres pays du Golfe, mise en partie sur le sport pour diversifier son économie et changer son image de royaume ultra-conservateur. «Les négociations n'ont pas pris autant de temps qu'avec Ronaldo», a affirmé la source saoudienne, en ajoutant que comme pour ce dernier, le montage financier venait du fonds souverain saoudien (PIF).
Le contrat sensationnel de l'attaquant portugais en Arabie saoudite, estimé à 400 millions d'euros jusqu'en juin 2025, a fait de lui le sportif le mieux payé au monde en 2023, selon le classement annuel de Forbes.
Messi est lui déjà sous contrat avec l'office du tourisme saoudien pour en faire la promotion sur ses réseaux sociaux. Son escapade dans la monarchie pétrolière la semaine dernière, sans l'autorisation du PSG, a créé une nouvelle ligne de friction entre le joueur et l'état-major qatari du club français.
Les deux années à Paris apparaissent comme une petite tâche dans la carrière majuscule de l'attaquant de poche aux sept Ballons d'or, inarrêtable sous le maillot du FC Barcelone (2004-2021, quatre titres en Ligue des champions et dix en Liga) et rayonnant avec l'Argentine l'hiver dernier lors du sacre suprême au Mondial, son rêve ultime.
Déception européenne, gloire mondiale
Sur le papier, l'association entre Messi, Neymar et Kylian Mbappé faisait rêver le PSG. Mais au crépuscule de leur union ratée, la pêche est bien mince avec deux éliminations coup sur coup en huitièmes de finale de Ligue des champions, et seulement deux titres nationaux (Ligue 1 et Trophée des champions en 2022) pour l'heure.
Il lui reste quatre matches pour sécuriser le titre en championnat et compléter un héritage bien maigre par rapport à ce qui était attendu d'un des meilleurs joueurs de l'histoire.
Il faut dire que le mariage arrangé, forcément très lucratif pour l'Argentin, était déséquilibré entre un joueur déjà au sommet et un club voulant y parvenir.
Paradoxalement, c'est pendant son passage au PSG qu'il est devenu champion du monde, le trophée ultime qui lui manquait pour s'asseoir aux côtés de son compatriote, la légende Diego Maradona sacrée en 1986.
Après la troisième étoile ajoutée au Qatar au maillot de l'Albiceleste, Messi a savouré: «Je voulais achever ma carrière avec» ce titre.
Comme un message prémonitoire pour la suite de la saison avec Paris, où il aura été transparent, bien loin des standards auxquels il a habitué les fans de ballon rond à travers le monde.
Quand l'enfant de Rosario raccrochera les crampons pour de bon, ces deux saisons resteront forcément comme un point noir dans une carrière flamboyante, qui a connu son apogée au terme d'une finale de Coupe du monde époustouflante contre la France de Mbappé.