Deux anciennes gloires du football français, Nice et Nantes, ont l'occasion de rafraîchir leur palmarès sépia dans une finale de Coupe de France alléchante entre deux des publics les plus fervents. Ces derniers vont colorer le Stade de France ce samedi (21h00).
Le «Gym», en plein renouveau depuis les arrivées d'Ineos (2019) et de l'entraîneur Christophe Galtier (2021), n'a plus rien gagné depuis la Coupe de France 1997 (1-1 a.p., 4-3 aux t.a.b, contre Guingamp), ce qui ne l'avait pas empêché de descendre en Ligue 2 cette année-là.
Mais le club est monté en puissance pendant la dernière décennie sous l'impulsion du duo Jean-Pierre Rivère (président) et Julien Fournier (directeur sportif, puis du football), avec quatre participations européennes ces neuf dernières saisons. Sinon, les heures de gloire de l'OGCN remontent loin, aux années 1950, avec les Coupes de France 1952 et 1954 et les titres de champion de France 1951, 1952, 1956 et 1959.
Le palmarès de Nantes est moins ridé, mais son avenir moins radieux: le propriétaire depuis 15 ans, Waldemar Kita, n'a pas les moyens du groupe pétrochimique Ineos, propriété du milliardaire britannique Jim Ratcliffe. L'homme d'affaires d'origine polonaise dispute sa première finale, le jour de son 69e anniversaire.
Huit fois champions de France, les Canaris ne l'ont plus été depuis 2001. Longtemps fâchés avec la Coupe, avec cinq finales perdues, en 1966, 1970 (5-0 contre Saint-Étienne), 1973, 1983 et 1993, Nantes n'a gagné ses finales que contre des clubs de divisions inférieures, l'AJ Auxerre (D2) en 1979 (4-1 a.p.), Sedan (D2) en 1999 (2-1) et Calais (4e division) en 2000 (2-1).
«Apporter leur amour»
La première finale de Coupe de France sans le Paris Saint-Germain, double tenant du titre, depuis 2014 promet un festival de chants et de jaune, de vert, de rouge et de noir, les couleurs des deux équipes. «Nantes rêve d'un triomphe», titre en «une» le quotidien régional Ouest-France, samedi. «La Coupe et basta!», lui répond en écho Nice Matin.
Les bruyantes Brigade Loire et Brigade Sud, l'ancien nom des Ultras Populaire Sud de Nice, sont parmi les chœurs les plus enragés de France, et annoncent chacun environ 20’000 supporters. Pour la première fois depuis 2019, le Stade de France sera plein.
«On sent qu'il y a une attente, beaucoup de soutien, glisse Antoine Kombouaré, l'entraîneur nantais. On sent une ferveur, des gens qui ont envie d'apporter leur amour pour que demain on puisse gagner ce match.»
Pour son alter ego Christophe Galtier, «c'est toujours un plaisir, une joie d'amener une équipe, un club, toute une ville et les supporters au Stade de France, un moment très particulier dans une carrière». Et ce, «même si certains ont gagné de beaux trophées», ajoute le technicien niçois en regardant son capitaine Dante, à côté de lui sur l'estrade, vainqueur de la Ligue des champions 2013 avec le Bayern Munich.
La finale de la 105e édition de la Coupe de France oppose aussi deux entraîneurs amis. Antoine Kombouaré, à Nantes, a déjà remporté la Coupe Charles-Simon, en 2010 à la tête du PSG. Christophe Galtier, champion de France l'an dernier avec Lille, a remporté la Coupe de la Ligue 2013 avec Saint-Étienne.
Son club a changé de stature en 2019, avec le rachat (100 M EUR) par Ineos dont le propriétaire, Jim Ratcliffe, rêve d'un premier trophée. Comme tout Nantes et tout Nice.