La machine à buts de Manchester City carbure toujours autant, mais sa défense prend l'eau et son élan est court-circuité par trois matches nuls d'affilée en Premier League, une aubaine pour ses concurrents dans la course au titre.
Les triples champions d'Angleterre en titre connaissent un inhabituel coup de froid avant l'hiver. Marquer huit buts en trois matches ne leur a rapporté que trois points contre Chelsea (4-4), Liverpool (1-1) et Tottenham (3-3).
Il n'y a pas péril en la demeure mais, mercredi (21h15), les Mancuniens doivent négocier un déplacement relevé à Birmingham où Aston Villa, quatrième à seulement un point d'eux, reste sur treize victoires consécutives en championnat.
«Ils continuent à marquer une tonne de buts, mais l'inquiétude des trois ou quatre dernières semaines c'est qu'il y a clairement quelque chose qui ne va pas sur le plan défensif», a relevé Roy Keane, ex-légende du rival Manchester United, sur le plateau de Sky Sports.
Ancien joueur de Manchester City et Aston Villa, Micah Richards souligne aussi la «baisse de régime» d'une équipe à deux faces: «cette équipe de City compte tellement sur ses attaquants pour la tirer d'affaire».
A l'antenne du diffuseur, l'ex-défenseur a pointé les «erreurs individuelles» en défense et le boulevard parfois offert aux adversaires. «Il y a de l'espace au milieu de terrain si Rodri n'est pas là pour faire le ménage ou si Kyle Walker ne fait pas un tacle de dernière minute avec sa vitesse et ses courses défensives, pour stopper la contre-attaque».
«Chelsea, c'était préoccupant»
Mercredi, Rodri sera d'ailleurs suspendu contre Aston Villa, comme Jack Grealish, pour accumulation de cartons jaunes.
Cela complique d'autant la tâche de Pep Guardiola face aux «Villains» d'Ollie Watkins et Moussa Diaby, à la tête de la deuxième meilleure attaque du championnat (33 buts), à trois longueurs de Manchester City (36 buts) avant la 15e journée.
Sans le milieu espagnol, suspendu, les Citizens avaient connu un premier trou d'air à l'automne avec trois défaites d'affilée sur le sol national; contre Wolverhampton et Arsenal en championnat, contre Newcastle en coupe de la Ligue.
La solidité défensive avait servi de socle aux Mancuniens pour remporter le titre la saison dernière, même si les 36 buts de l'ouragan Erling Haaland l'avait en partie éclipsé.
Avant le choc à Villa Park, ils ont concédé dix buts en quatre matches si l'on inclut la victoire 3-2 en Ligue des champions contre Leipzig, acquise après avoir été menés 2-0 à la mi-temps.
Pour Guardiola, cependant, il convient de nuancer. «Le match contre Chelsea, oui, c'était préoccupant, mais Liverpool et les Spurs, non. Le problème, c'est quand l'adversaire se crée beaucoup d'occasions», ce qui n'était pas le cas lors des deux derniers matches, a affirmé l'entraîneur au micro de la BBC.
Arteta prudent
Le défenseur Ruben Dias a avancé la même théorie: «ce match, et le match de Liverpool, on avait l'impression que tout était sous contrôle, (mais) nous avons quand même encaissé des buts», a-t-il dit sur Sky Sports dimanche après le nul contre Tottenham.
«C'est le football. Le football est imprévisible et il change tout le temps», selon le Portugais. «Dans le passé, on a réussi des "clean sheets" (matches sans but encaissé, ndlr) alors qu'on aurait pu prendre un but, mais on avait été capable de tenir», a-t-il relativisé.
Contre les Spurs, les Citizens ont concédé l'ouverture du score avant de passer devant, mais ils ont été rattrapés deux fois, dont la dernière à la 90e minute. L'arbitre les a privés d'une dernière occasion de but, sifflant une faute en leur faveur alors que Grealish filait au but.
Leur ralentissement, au classement, aiguise l'appétit des concurrents au titre, comme Arsenal et Liverpool, même si la prudence reste de mise.
«Ce qui m'encourage, c'est de regarder mon équipe jouer et de voir comment elle se comporte chaque jour, à quel point elle a faim et est prête à jouer chaque match, comment elle aborde chaque entraînement», a déclaré l'entraîneur des Gunners, Mikel Arteta. «C'est ce qui m'encourage. Ce que font les autres, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas contrôler».