La planète football a connu une déflagration vendredi avec l'annonce surprise du départ de Jürgen Klopp en fin de saison, après plus de huit ans d'une aventure riche en trophées à Liverpool. Une aventure qui a toutefois laissé l'entraîneur «à court d'énergie».
«C'est que je suis, comment dire, à court d'énergie», a déclaré le technicien de 56 ans, vainqueur de six trophées majeurs en plus de huit ans chez les Reds.
L'Allemand, devenu coqueluche d'Anfield par sa fougue et ses succès, tentera d'empiler un ou plusieurs titres de plus d'ici mai, histoire d'épaissir encore davantage sa légende dans la cité portuaire et populaire du nord-ouest de l'Angleterre.
«Tirons le maximum de cette saison et ayons une autre raison de sourire lorsque dans le futur nous regarderons en arrière», a lancé l'Allemand dans un entretien accordé au site du club, où l'annonce a été faite.
Son Liverpool FC occupe la tête du championnat d'Angleterre après 21 journées devant son grand rival Manchester City, est encore en lice en Coupe d'Angleterre (4e tour) et en Europa League (huitièmes de finale), et tentera de mettre la main sur la Coupe de la Ligue le 25 février en finale contre Chelsea.
«J'aime tout» de Liverpool
«Pour moi, il était super, super, super important que je puisse aider à remettre cette équipe sur les rails» après «une saison super difficile» l'an dernier, a expliqué l'ex-entraîneur du Borussia Dortmund. Liverpool avait fini l'exercice en trombe mais cela n'avait pas suffi pour accrocher un billet en Ligue des champions, le grand bain dans lequel les Reds ont l'habitude d'évoluer.
Klopp a remporté la prestigieuse Coupe d'Europe en juin 2019 face à Tottenham en finale, avant de décrocher le très relevé championnat d'Angleterre en 2020, trente ans après le dernier titre des Reds en Premier League.
Ces deux faits d'armes, parmi d'autres, lui ont permis de marcher sur les traces de la légende absolue d'Anfield, l'Ecossais Bill Shankly (en poste de 1959 à 1974), et d'autres entraîneurs aussi entrés dans l'histoire du club de la Mersey, comme Bob Paisley (1974-1983), Kenny Dalglish (1985-1991) ou encore Gérard Houllier (1998-2004).
«Je peux comprendre que ce soit un choc pour beaucoup de monde, quand vous l'apprenez pour la première fois, mais je peux évidemment l'expliquer, ou au moins essayer de l'expliquer», a-t-il dit à propos de son départ programmé en fin de saison.
«J'aime absolument tout de ce club, j'aime tout de la ville, j'aime tout de nos supporters, j'aime l'équipe, j'aime le staff. J'aime tout. Mais le fait que je prenne quand même cette décision vous montre que je suis convaincu que c'est celle que je dois prendre».
Décision dès novembre
L'usure mentale a donc pris le dessus sur l'amour inconditionnel que voue Klopp au club qu'il a rejoint en octobre 2015, comme successeur du moins aimé Brendan Rodgers. Il assure avoir informé les propriétaires de son choix dès le mois de novembre, incapable de se projeter vers la saison suivante.
«Lorsque nous étions assis ensemble et que nous parlions des recrues potentielles, du prochain stage d'été et de la possibilité d'aller où que ce soit, l'idée m'est venue, «Je ne suis pas sûr d'être encore ici», ce qui m'a surpris moi-même», a-t-il rembobiné.
L'Angleterre va donc bientôt devoir s'habituer à vivre sans lui, l'entraîneur à la plus longue longévité actuellement en Premier League, et dont la rivalité sportive avec Pep Guardiola et Manchester City a irrigué toutes ces palpitantes dernières années. Les deux hommes auront l'occasion de se recroiser au moins une fois, le deuxième week-end de mars, à Anfield en championnat.