La Fédération italienne de football n'a pas perdu de temps: cinq jours après le choc de la démission de Roberto Mancini, elle a dévoilé vendredi l'identité du nouveau sélectionneur de la Nazionale: Luciano Spalletti, 64 ans, auréolé du titre conquis la saison dernière à la tête de Naples.
«La FIGC annonce qu'elle est parvenue à un accord avec Luciano Spalletti pour lui confier le poste de commissaire technique de la Nazionale», a-t-elle indiqué dans un bref communiqué.
La durée de son contrat n'est pas précisée, mais selon la presse italienne, il porterait sur trois ans, jusqu'en 2026.
La FIGC a ajouté qu'il faudrait attendre les prochaines rencontres de la Nazionale début septembre pour la présentation officielle du nouveau sélectionneur et sans doute connaître les détails de son contrat.
Spalletti était sans poste depuis sa décision de quitter Naples, quelques semaines seulement après lui avoir offert, au terme d'une saison retentissante, le troisième scudetto de son histoire après les titres de 1987 et 1990.
Sans poste, mais pas sans contrat: le président et propriétaire de Naples, Aurelio De Laurentiis, a refusé cette semaine de le libérer de son contrat, qui court jusqu'en juin 2024 et prévoit une indemnisation du club à hauteur de 3 millions d'euros pour qu'il puisse signer ailleurs.
Le communiqué de la FIGC ne précise pas si un accord a été trouvé avec Naples.
Objectif Mondial 2026
Spalletti aura pour principal objectif de qualifier la Nazionale pour le Mondial 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, après qu'elle a manqué les éditions 2018 et 2022.
Mais avant de penser à la prochaine Coupe du monde et de panser les traumatismes de tout un pays, le nouveau «commissaire technique» des Azzurri va devoir remettre son équipe, championne d'Europe en titre, sur les rails de l'Euro 2024 qui aura lieu en Allemagne.
Après deux matches (défaite 2-1 contre l'Angleterre, solide leader du groupe C, victoire 2-0 face à Malte), l'Italie est 3e avec trois points et n'a ni temps, ni points à perdre.
«Son enthousiasme et son expertise seront fondamentaux pour les défis qui attendent l'Italie dans les mois à venir», a souligné le président de la FIGC, Gabriele Gravina.
Spalletti n'a que quelques jours pour préparer un déplacement toujours compliqué à Skopje pour affronter le 9 septembre la Macédoine du nord qui avait barré à l'Italie la route du Mondial au Qatar, puis recevoir l'Ukraine, trois jours plus tard.
Et comme son prédécesseur, il aura un problème de taille à régler, avec un réservoir d'attaquants et de buteurs limité, en panne d'efficacité en championnat.
Il faut ainsi descendre bas dans le classement des buteurs de la saison dernière du Championnat d'Italie pour trouver trace des premiers internationaux italiens, Domenico Berardi (Sassuolo) et Ciro Immobile (Lazio), avec 12 buts chacun.
Mais cette fragilité offensive n'avait pas empêché Mancini de remporter l'Euro en 2021, 53 ans après le premier sacre continental de la Nazionale, et d'enchaîner 37 matches sans défaite entre septembre 2018 et octobre 2021, record d'invincibilité pour une sélection nationale.
Idées résolument offensives
Entraîneur aux idées résolument offensives, Spalletti qui, après une modeste carrière de joueur de 3e division, a fait ses gammes dans des petits clubs avant de diriger l'AS Rome, l'Inter ou encore le Zenit Saint-Pétersbourg, peut transformer le style de la Nazionale.
Il a le tempérament pour convaincre ses joueurs avec sa saison 2022-23 aux commandes de Naples pour viatique le plus convaincant.
De son côté, Mancini, qui était en poste depuis mai 2018, a réussi lui à se mettre une bonne partie de l'Italie du football à dos.
Parce qu'il a pris tout le monde au dépourvu, à commencer par le président de la FIGC Gabriele Gravina, en annonçant sa démission en plein mois d'août. Parce que sa décision, qualifiée par la Gazzetta dello Sport d'"un des points les plus bas de l'histoire du foot italien", ressemble à une fuite ou pire à une trahison, et qu'elle est peut-être motivée par les millions de dollars de l'Arabie saoudite en quête d'un sélectionneur pour son équipe nationale.
«Il se passera quelque chose quand cela m'intéressera, mais l'Arabie saoudite n'y est pour rien (dans cette décision, NDLR)», s'est défendu Mancini dans un entretien au Corriere dello Sport, où il a critiqué vertement la FIGC et son président.