Alexis Monney est encore monté sur le podium dimanche lors du Super-G de Crans-Montana. Le Fribourgeois a encore de la peine à s'habituer à son nouveau statut, moins de deux mois après s'être vraiment révélé à Bormio.

Quand Alexis Monney a découpé la descente du Stelvio le 28 décembre, d'aucuns auraient pu mettre en garde contre un potentiel «one hit wonder». Mais la 3e place du skieur des Paccots dès le lendemain sur le Super-G italien avait déjà démontré toute sa polyvalence.
Sa 2e place en descente à Kitzbühel, ses deux médailles mondiales à Saalbach (argent en combiné par équipe, bronze en descente) et ses deux nouveaux podiums ce week-end à Crans-Montana ont cimenté son nouveau rang. Ils ne sont pas nombreux, ceux capables de skier plus vite que lui.
«Je n'y aurais jamais cru»
Il fallait le voir exulter dimanche en bas de la Nationale, une piste a priori pas vraiment taillée pour ses qualités. Malgré le rouge sur l'écran géant et ses 28 centièmes de retard sur Marco Odermatt, Alexis Monney était un homme heureux et soulagé.
«J'étais un peu stressé ce matin. Il faisait très chaud, ce que je n'aime pas trop. Mais je me suis bien senti dès le début de la manche. Je sentais que mes skis fonctionnaient bien. Quand j'ai passé la ligne, je me suis d'abord demandé si j'avais assez osé», a-t-il raconté en zone mixte.
Visiblement, le Fribourgeois de 25 ans a pris les risques qu'il fallait. Et comme la veille, il avait de la peine à réaliser ce qui lui arrive depuis quelques semaines. «C'est assez fou ce qui se passe. Si on m'avait dit avant Noël tout ce qui allait arriver, je n'y aurais jamais cru. Mais je ne vais sûrement pas me plaindre», a-t-il déclaré.
«Une telle finesse»
Dans l'aire d'arrivée des Barzettes, Alexis Monney n'était pas le seul surpris de sa propre constance. «Il a skié avec une telle finesse aujourd'hui, sur une neige compliquée», a applaudi Jean-Philippe Rochat, membre du Conseil de la FIS et ex-vice-président de Swiss-Ski.
Le père de Marc Rochat ne tarissait pas d'éloges sur la nouvelle coqueluche du public romand: «Cette année, il a passé un palier absolument extraordinaire. C'est génial pour tout le ski romand, parce que ça va créer une émulation. Ca fait longtemps qu'on attendait ça.»