Après Wengen et le triomphe de Beat Feuz pour la troisième fois au Lauberhorn, la Coupe du monde masculine pose ses bagages dans l'autre Mecque de la vitesse, à Kitzbühel. Trois fois deuxième, Beat Feuz aimerait bien accrocher la Streif à son palmarès.
Beat Feuz est le meilleur descendeur du monde, mais Beat Feuz n'a jamais remporté la descente de Kitzbühel. La Streif s'est toujours refusée à l'Emmentalois alors qu'il avait le ski pour s'imposer lors des quatre dernières éditions. Trois fois deuxième (2016, 18 et 19), il avait chuté dans la traverse en 2017 alors qu'il était en train de découper la piste.
Non, le Hahnenkamm n'est vraiment pas tendre avec le Bernois. Battu par Peter Fill pour 37 centièmes en 2016, par Thomas Dressen (et le soleil) pour 20 centièmes en 2018 et à nouveau de 20 centièmes par Dominik Paris l'an passé, Beat Feuz touche du bout des doigts le Graal avant de le voir filer sous son nez.
Avec un succès samedi, il serait le neuvième Suisse à dompter la mythique descente. Le dernier représentant helvétique à avoir levé les bras à la fin de la descente s'appelle Didier Cuche en 2012, à l'occasion de sa cinquième et dernière victoire sur la Streif.
«Il est l'un des héros de la Coupe du monde»
Excellent dans les passages-clés comme le Steilhang, l'Oberhausberg, la Hausbergkante ou la Traverse, le Bernois voit souvent ses adversaires lui passer devant dans le schuss final, là où le poids d'un Dominik Paris fait merveille. Mais le triple vainqueur en Autriche (2013, 17 et 19) n'est pas de la partie.
Mardi, l'Italien s'est déchiré le ligament croisé antérieur du genou droit lors d'un entraînement de super-G à Kirchberg, tout près de Kitzbühel, et il devra attendre 2021 avant d'espérer pouvoir rejoindre les légendes Karl Schranz et Franz Klammer, quadruples vainqueurs.
D'ailleurs, Feuz a adressé un message de rétablissement à son compère blessé. "On ne souhaiterait pas une telle blessure à un athlète. Pourtant, il est l'un des héros de la Coupe du monde, il façonne toute cette histoire. De tels athlètes sont doublement importants, c'est pourquoi c'est aussi doublement amer", a-t-il déclaré lors du 1er entraînement en vue de la descente de samedi.
Caviezel doit confirmer
Avant d'avoir le privilège de s'élancer sur la Streif, les spécialistes de vitesse auront droit à un super-G vendredi. Et la question est bien de savoir qui va succéder à l'Allemand Josef Ferstl. Cinquième à Beaver Creek, 4e à Val Gardena et 5e sur le Lauberhorn, Mauro Caviezel devrait être le meilleur atout helvétique en l'absence de Marco Odermatt, encore insuffisamment remis après sa déchirure du ménisque. Alexander Aamodt Kilde, Matthias Mayer ou encore Vincent Kriechmayr, vainqueur à Val Gardena, feront partie des favoris.
En slalom, les regards seront tournés vers Clément Noël. Parce que le Vosgien s'est imposé dimanche dernier à Wengen, et parce que c'est lui le détenteur du trophée à Kitzbühel. Les Suisses auront forcément une belle carte à jouer avec Daniel Yule et Ramon Zenhäusern en particulier. Troisième en 2018 pour son premier podium en Coupe du monde, Daniel Yule s'est classé 5e à Wengen après deux succès à Madonna et Adelboden. Quant à son pote haut-valaisan, il aimerait faire mieux que sa 6e place de l'an dernier. Surtout que le géant de Bürchen était en tête après la première manche...