L’irritation d’une ex-skieuse suisse «Ça m'énerve que ma carrière soit réduite à cette chute»

blue Sport / CF

6.3.2024

Ce mercredi dans les colonnes du «Blick», l'ancienne skieuse bernoise Heidi Zeller-Bähler revient sur sa légendaire chute subie à Whistler, au Canada, il y a de cela pile 30 ans.

En 1995, Heidi Zeller-Bähler a terminé 3e du classement général de la Coupe du monde derrière sa compatriote Vreni Schneider et l'Allemande Katja Seizinger (archives).
En 1995, Heidi Zeller-Bähler a terminé 3e du classement général de la Coupe du monde derrière sa compatriote Vreni Schneider et l'Allemande Katja Seizinger (archives).
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Heidi Zeller-Bähler. Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, la Suissesse compte 13 podiums en Coupe du monde de ski alpin, dont trois victoires, toutes cueillies à l'hiver 1995. C'est qu'à cette époque, la concurrence au sein de l'équipe de Suisse, dont Vreni Schneider était le fer de lance, était extrêmement forte.

«J'ai pu finir septième à l'époque, mais cela n'a intéressé personne, car trois autres Suissesses étaient classées devant moi», raconte sobrement dans les colonnes du «Blick» celle qui a terminé troisième du classement général de la Coupe du monde lors de la saison 1994/95.

Plus que de ses résultats donc, c'est de sa chute à Whistler, au Canada, le 6 mars 1994, que les gens se souviennent. Alors qu'elle s'apprête à s'élancer du portillon de départ pour la descente du jour, les fixations de ses deux skis se détachent. Résultat : une chute tête en avant presque aussi légendaire que la tenue qu'elle porte ce jour-là, soit la célébrissime combinaison fromage de l'équipe suisse.

«Lorsque j'ai ensuite glissé sur la neige, à plat ventre, j'ai encore dû rentrer la tête pour pouvoir glisser sous le panneau publicitaire. J'étais allongé là, je me suis soudainement réveillé comme si je venais de m'évanouir et je ne comprenais plus rien au monde. Je me suis demandé : j'ai bien pris le départ, mais pourquoi suis-je allongé ici ? Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre ce qui s'était exactement passé», dévoile aujourd'hui l’ancienne skieuse de 56 ans.

Avant de poursuivre concernant la soirée qui a suivi : «Je partageais ma chambre avec Heidi Zurbriggen. Comme je ne voulais croiser personne, elle vérifiait à chaque fois que la voie était libre avant que je ne sorte. Tout le monde avait pitié de moi, mais devait en même temps réprimer son rire. On voyait bien que ça les rendait presque ‹fous›».

Désormais agricultrice et prof de sport dans la région de Thoune, la Bernoise garde un souvenir amer de cette mésaventure : «Plus je vieillis, plus cela m'énerve que toute ma carrière soit réduite à cette seule scène».