Lara Gut-Behrami est redevenue celle qui pouvait mettre une seconde à ses adversaires lors de la première descente de Crans-Montana. Mais la Tessinoise de 28 ans n'a pas sombré dans l'euphorie, voyant cette 25e victoire en Coupe du monde comme le résultat d'un travail permanent. Interview.
Est-ce que vous avez reçu beaucoup de messages après cette belle victoire?
"Non, seulement de la part de mes proches. Parce que peu de monde a mon numéro (elle sourit). J'ai reçu les messages des personnes importantes dans la vie."
On vous sent presque sur la réserve...
"Je n'ai jamais été une athlète qui fêtait une victoire pendant trois jours en sautant partout comme une hystérique. Je n'ai jamais été la fille qui ne parlait pendant trois semaines après une course qui s'est mal passée. J'ai toujours essayé de canaliser ça. Il m'est même arrivé par le passé de ne pas fêter une victoire parce que j'étais déjà concentrée sur la course à venir. Je suis contente, mais j'ai toujours dit que c'était la manche qui me procurait le plus d'émotions. Je vais profiter de savourer ça avec ma famille et mon team parce que ça a pris pas mal d'énergie. Ca reste une victoire, cela ne change pas la vie. Il y a des choses plus importantes, et j'ai la chance d'avoir trouvé cet équilibre. J'adore skier, c'est ma passion, mais j'ai aussi la chance d'avoir une famille et des gens à la maison qui m'aiment même quand je ne gagne pas et qui ne sont pas là pour me critiquer."
Parce que vous avez l'impression que les médias ne sont là que pour ça?
"Non. Je dis justement qu'il y a des choses plus importantes dans la vie. J'aime le ski, qui est une passion mais aussi un travail. Il faut réussir à passer du professionnel au privé. Sur le circuit de Coupe du monde, tu es plus souvent avec tes coéquipières qu'avec ta famille. On apprend aussi avec elles, entre femmes. Tu te rends simplement compte que l'essentiel c'est ta famille. Et ce n'est une attaque contre personne."