Le président de Swiss-Ski Urs Lehmann est venu faire un bilan des Mondiaux de Saalbach devant la presse. Et logiquement, l'Argovien affichait un très large sourire.

Pas toujours agréable à effectuer si les résultats ne suivent pas, l'exercice du bilan d'une compétition s'avère nettement moins difficile à faire lorsque l'on est président de Swiss-Ski et que les Championnats du monde se terminent dimanche avec treize médailles dans la poche.
Treize médailles, c'est le meilleur total depuis Crans-Montana il y a 38 ans. Sans rien ôter à la glorieuse histoire du ski suisse, Urs Lehmann a tenu à apporter une petite précision: «On parle de Crans-Montana, mais je rappelle qu'à l'époque les hommes avaient fait six médailles et qu'ici, si l'on enlève le team event, on en est déjà à huit (réd: interview réalisée avant le slalom messieurs). Ce sont les Mondiaux les plus réussis chez les messieurs. C'est incroyable ce que l'on a vécu. On a eu cette nouvelle épreuve du combiné par équipe et d'avoir six Suisses sur le podium, c'était magnifique.»
Un axe magique
Le président de la fédération voit bien entendu cette réussite avec fierté, mais il tient aussi à associer d'autres personnes aux athlètes qui brillent sur les pistes: «Je pense que nous disposons de la meilleure équipe. Et quand je dis meilleure équipe, je ne parle pas que des athlètes, mais aussi des entraîneurs. Cela ne se fait pas d'un jour à l'autre. On a un axe incroyable avec Tom Stauffer qui est le maître à penser, puis Reto Nydegger qui est revenu de Norvège et qui nous apporte un peu de cet esprit scandinave dont on avait toujours parlé. Sans oublier Franz Heinzer en Coupe d'Europe, qui forme chaque année des athlètes pour la Coupe du monde. Cet axe est magique.»
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Le doublé en slalom chez les dames avec la victoire de Camille Rast devant Wendy Holdener a permis à la délégation féminine d'avoir droit à un peu de lumière par rapport à leurs homologues masculins. «Nous sommes en tête du classement des nations chez les dames également, a tenu à rappeler Urs Lehmann. Mais oui, on a vu qu'il était temps de préparer le changement de génération. Avec Corinne qui revenait de blessure et Lara qui ne se trouvait pas sur une piste qui lui convenait à 100%, ça pouvait être compliqué. On a davantage de travail chez les femmes, on le dit depuis deux ans. On a encore deux ans. J'ai toujours dit que nous devions avoir la prochaine génération féminine en 2027 ou pour après 2027.»
Du travail, notamment chez les femmes
La domination masculine fait logiquement écho à celle de 1987, mais Swiss-Ski évoque une grande vision de la bouche de son président, notamment dans le secteur féminin. «Le but, c'est de faire quelque chose dans deux ans, répète-t-il. On voit où on en est. On sait le travail à effectuer chez les dames. On va devoir remplacer Lara, l'une des plus grandes skieuses que l'on a eues en Suisse.»
Champion du monde à Morioka en 1993, Urs Lehmann a aimé ce qu'il a vu en Autriche du point de vue organisationnel. Lui, le président du comité d'organisation des Mondiaux de Crans-Montana 2027, veut s'inspirer de ce qu'il a vu chez le voisin. «On a vu les pistes de descente de l'avenir, conclut-il. Ce n'était pas très rapide, ce n'était pas très dangereux, mais c'était régulier de la première à la dernière porte.»