Shiffrin espionnée
Shiffrin espionnée: "Cette façon de faire n’est pas tout à fait correcte"

Teleclub NL

9.1.2020

Mikaela Shiffrin a exprimé sa frustration après avoir appris qu'elle était observée et filmée par l'équipe de sa concurrente, Petra Vlhova, aux entraînements. L'Américaine prône la propriété intellectuelle, alors que le coach de la Slovaque assume et se défend. 

Petra Vlhova (à gauche) avait nettement battu Mikaela Shiffrin lors du dernier slalom à Zagreb.
Petra Vlhova (à gauche) avait nettement battu Mikaela Shiffrin lors du dernier slalom à Zagreb.
Keystone

Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova sont incontestablement les deux meilleures slalomeuses à l'heure actuelle dans le monde du ski alpin. Course après course, chacune essaie de prendre le dessus sur l'autre. Et pour s'améliorer, la team de la Slovaque emploie parfois des méthodes pas forcément en adéquation avec les valeurs du sport.

En effet, Livio Magoni, le coach italien de Vlhova, envoie régulièrement son équipe superviser et filmer les séances d'entraînements de la concurrente américaine. Une façon de faire que n'apprécie évidemment pas Mikaela Shiffrin.

À l'issue du slalom de samedi dernier à Zagreb - nettement remporté par Vlhova -, la championne de 24 ans a fait part de sa frustration dans une interview accordée à "Ski Racing Media" et à "NBC Sports". "Je considère ce que je fais sur mes skis comme ma propriété", estime la star du Cirque blanc. En d’autres termes, Shiffrin invoque le droit à la propriété intellectuelle. 

"C'est quelque chose que j'ai créé avec mes entraîneurs et avec les gens avec qui je travaille. C'est quelque chose que j'ai créé intellectuellement et physiquement et que j'ai diffusé dans le monde. C'est quelque chose que j'ai été capable de faire et personne ne m'a appris à le faire", précise la triple gagnante du gros Globe de cristal.

«Si tu es malin, tu peux vraiment apprendre beaucoup d’elle»

Pour sa part, le principal intéressé, l'entraîneur de Petra Vlhova, n'a pas recherché à démentir l'information et assume. "Je suis conscient que cette façon de faire n’est pas tout à fait correcte. Mais cela démontre que nous sommes intelligents et que nous cherchons à apprendre en analysant ce qui se fait de mieux. Cela fait partie de notre travail", se justifie-t-il toujours auprès de "Ski Racing Media".

"Observer Mikaela est très important, tout simplement parce qu’elle est la meilleure skieuse du monde", ajoute Magoni, avant de défendre ses méthodes. "Si tu es malin, tu peux vraiment apprendre beaucoup d’elle. Sa façon de penser, mais aussi comment son équipe s’organise autour d’elle. En tant qu’entraîneur en chef, je me dois de m’informer sur la manière dont les autres équipes sont gérées."

Contrairement aux sports collectifs, rien dans le ski alpin n'interdit de filmer et "d'espionner" un adversaire lors de sa préparation, les séances ayant lieu en plein air et en libre accès. De plus, le règlement établi par la Fédération internationale de ski (FIS) ne prévoit rien contre cela ou pour la protection de la propriété intellectuelle, prônée par l'Américaine. 

Reste à savoir si cette petite polémique va détériorer la relation entre les deux skieuses, qui se disent amies sur le circuit. Une chose est sûre: Shiffrin et Vlhova se retrouveront dès ce week-end pour en découdre sur la piste à Altenmarkt. 

Retour à la page d'accueilRetour au sport