Arnaud Boisset «Ils étaient soulagés que mes cheveux soient épargnés»

Clara Francey

18.2.2025

Trois semaines après avoir annoncé prendre une pause, ébranlé par sa deuxième chute de l'hiver, à Kitzbühel, comment se porte Arnaud Boisset ? A quelques jours du retour de la Coupe du monde masculine à Crans-Montana, nous avons pris des nouvelles du skieur valaisan.

Arnaud Boisset de retour dès ce week-end ?
Arnaud Boisset de retour dès ce week-end ?
KEYSTONE

Clara Francey

On avait quitté Arnaud Boisset la mine déconfite le 25 janvier dernier dans l'aire d'arrivée de Kitzbühel après une nouvelle grosse frayeur, dix jours seulement après son retour à la compétition. On l'a retrouvé la voix enjouée vendredi dernier au téléphone, au sortir de trois semaines intenses de remise en forme physique et mentale. En effet, s'il n'y a rien d'aussi paradoxal pour un skieur, le Martignerain... remonte la pente !

«Après Kitzbühel, où je me suis fait très peur, on a rembobiné le fil du temps avec mon équipe jusqu'au 22 mars 2024 (ndlr : la date de son premier podium en Coupe du monde) pour comprendre ce qui m'arrivait. Et on s'est rendu compte qu'il y avait des petites ‹lacunes› au niveau de la condition physique car quatre jours après mon podium à Saalbach je me cassais la main. Ensuite, en août, je me blessais au genou, ce qui me valait quatre semaines de béquilles, et en décembre j'étais également out quatre semaines à cause de ma commotion. On a donc mis en place un plan sur trois semaines pour tout remettre en ordre», dévoile le Valaisan de 26 ans.

Au programme : de nombreuses séances de condition physique, des séances de physiothérapie classique, mais aussi neurologique, et enfin des séances d'entraînement mental, comprenant de l'hypnose, pour chasser de sa mémoire les terribles images de ses chutes. Combiné à cela, des sessions d'entraînement sur les skis, forcément. «Il me fallait des kilomètres sur la neige», soutient Arnaud Boisset.

Le gestionnaire de fortune fait... contre mauvaise fortune, bon cœur !

Pendant que ses coéquipiers se disputaient des médailles aux Mondiaux, le Valaisan n'a, à n'en pas douter, pas eu le temps de s'ennuyer. Mais n'a-t-il toutefois pas éprouvé un sentiment de frustration en assistant devant sa télévision aux exploits de ses coéquipiers à Saalbach, là où il avait signé onze mois plus tôt le meilleur résultat de sa carrière ?

«Non, je me suis vraiment réjoui de ces succès suisses. C'était trop cool de voir les copains devant. Ces résultats vont faire grandir l'équipe et puis les victoires de Marco (Odermatt) en super-G et de Franjo (von Allmen) en descente font qu'on aura cinq places au lieu de quatre aux prochains Mondiaux à Crans-Montana (ndlr : en 2027), qui sont un de mes objectifs de carrière, donc c'est hyper positif. Et il faut dire que dans mon entourage, on était soulagé que mes cheveux soient épargnés. Moi ça m'aurait fait rire, j'aurais été le premier à me raser la tête», s'amuse celui qui est également gestionnaire de fortune.

Vers un retour «à la maison» ?

En parlant de Crans-Montana, c'est dans la station valaisanne que le Martignerain entend renouer avec la compétition. Son comité ayant repris des couleurs après la grippe contractée à Kitzbühel, le fan club d'Arnaud Boisset peut donc se réjouir : les «fan'ouilles» vont pouvoir ressortir leurs beaux bobs roses du placard pour aller les arborer sur le Haut-Plateau le week-end prochain, sauf contretemps.

«Je ne prendrai le départ que si je suis compétitif aux entraînements jeudi et vendredi. Je pense que je manque un peu de rythme pour signer mon deuxième podium maintenant, mais c'est difficile de ne pas imaginer les Suisses tout devant. Il faudra toutefois faire attention à des athlètes comme (Dominik) Paris, qui sont un peu frustrés de leurs Mondiaux et qui ont des qualités de glisseurs», prévient le spécialiste de la vitesse.

Avant de poursuivre : «Ce qui est intéressant, c'est que c'est une ‹nouvelle› piste, donc personne n'a l'avantage de l'avoir déjà skiée. C'est assez unique sur la Coupe du monde». Personne vraiment ? Personne sauf peut-être... lui-même ! La révélation de l'hiver dernier s'est en effet non seulement entraînée sur la Nationale ces derniers temps, mais y a également officié comme ouvreur pour les épreuves de Coupe d'Europe qui s'y sont tenues la semaine dernière.

Requinqué, le skieur espère que la malchance a fini de lui coller aux lattes : «A Beaver Creek, Franjo (von Allmen) fait presque la même chose mais il s'en sort et derrière, il fait une saison juste incroyable. Moi, malheureusement, je tape la tête un peu fort. J'étais à un virage de commencer la saison par un top 20 et finalement, c'est quatre semaines de pause».

Souhaitons au natif de Martigny de terminer son deuxième hiver sur le Cirque blanc comme il a terminé le premier : en beauté.