La saison de Coupe du monde de ski alpin est presque terminée, mais toutes les stars du Cirque blanc n'ont pas vécu l’hiver espéré. Armand Marchant, spécialiste belge du slalom, s'est insurgé contre les nombreuses courses annulées et a reproché à la FIS son manque d'engagement.
Lentement mais sûrement, l'hiver de la Coupe du monde de ski alpin touche à sa fin. Lors des finales à Saalbach, huit courses sont encore au programme avant que le Cirque blanc ne prenne une pause estivale bien méritée après la descente hommes le 24 mars prochain.
Cependant, tous les coureurs n'ont pas pu participer à la saison en cours comme ils l'espéraient. La raison est le flot d’annulations qui est venu perturber le calendrier, en particulier au début de l'hiver. Jusqu'à présent, 8 des 47 courses féminines prévues sont tombées à l'eau, et chez les hommes, 12 des 48 compétitions programmées n'ont pas pu avoir lieu.
Près d'un quart des slaloms annulés
Un fait est frappant : alors que chez les femmes les annulations se limitent aux disciplines de vitesse, chez les hommes, des épreuves techniques sont également passées à la trappe. Trois slaloms et deux slaloms géants ont ainsi été victimes de la météo. Cela vaut à la FIS d'être critiquée. Alors que les courses de vitesse - par exemple à Zermatt-Cervinia ou à Beaver Creek - dépendent fortement des conditions météorologiques, il y a en revanche plus de marge de manœuvre dans les disciplines techniques.
Le spécialiste belge du slalom Armand Marchant a ainsi fait part de sa frustration après la récente annulation des courses à Kranjska Gora. «C'est difficile à avaler. Je ne suis pas l'un des athlètes qui s'expriment le plus, mais je ne peux pas rester silencieux face à ce qui se passe en ce moment», a écrit le skieur de 26 ans sur Instagram, soulignant que trois slaloms annulés représentent près d'un quart de la saison dans la spécialité.
Marchant, qui n’a pu disputer que 9 courses cet hiver et est non qualifié pour les finales à Saalbach, s'en est alors pris à la Fédération internationale : «Le premier slalom a été annulé le 10 décembre. Nous sommes maintenant début mars et la FIS «n'a pas trouvé le temps de le remplacer». Cela semble très inhabituel si l'on considère que ce n'est pas la discipline la plus difficile à organiser».
Yule demande des adaptations
Le Belge rejoint ainsi l’avis de Daniel Yule, qui s'était déjà interrogé en décembre sur la suppression du slalom à Val-d'Isère : «Je pense que cette annulation n'est pas inopportune pour la FIS. Après les annulations des courses de vitesse à Zermatt et Beaver Creek, elle ne devrait pas être contre le fait que l'on puisse maintenant supprimer un slalom, afin de rétablir un équilibre entre les spécialistes de vitesse et les spécialistes techniques dans la lutte pour le classement général de la Coupe du monde».
Pour Marchant, tout cela «ressemble à une grosse blague d’investir tout son temps, son argent, son énergie et bien plus encore pour voir la FIS abandonner de la sorte. On dirait que le ski de compétition n'est plus leur passion», s'étonne le Belge, qui ajoute : «Il est difficile pour moi de voir un si beau sport comme le ski aller dans une si mauvaise voie.».
Yule s’est dit convaincu que le risque de devoir annuler des compétitions en raison du manque de neige peut être minimisé. Le Suisse a proposé dans le «Blick» : «Parce qu'une station comme Kranjska Gora n'est située qu'à 805 mètres d'altitude et que la chance qu'il y ait suffisamment de neige en mars à cette altitude diminue d'année en année, la FIS devrait veiller à ce qu'à l'avenir, en fin de saison, seules les stations de Coupe du monde où les courses peuvent avoir lieu sur des pentes exposées au nord à une altitude correcte soient prises en compte».