Une idée... déroutante Du saut à ski sous les tropiques ? La FIS y réfléchit sérieusement

ATS

8.1.2024 - 18:33

Du saut à ski à Dubaï ou à Rio? L'idée, surprenante, émane directement du patron de la discipline au sein de la FIS, qui y voit une alternative aux problèmes posés par le réchauffement climatique.

Verra-t-on les meilleurs sauteurs du monde s'élancer sous les tropiques? La FIS y réfléchit...
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Keystone-SDA

«Nous devons être ouverts à de nouvelles idées. Nous pourrions, par exemple, proposer un spectacle énorme sur tapis (de saut à ski) au Brésil, au stade Maracana», a expliqué lundi l'Italien Sandro Pertile à l'issue de la Tournée des quatre tremplins qui s'est achevée ce week-end.

L'édition 2023-2024 de cette compétition a été marquée par des températures particulièrement douces pour la saison, et les athlètes se sont affrontés dans un paysage quasi vierge de neige.

«Nous venons d'avoir une Tournée des quatre tremplins avec des prairies vertes. C'était peut-être une exception, mais peut-être pas», a commenté le responsable en référence au manque de plus en plus fréquent de neige pour les compétitions, du fait du réchauffement climatique.

Contrairement à d'autres épreuves de ski, telles que le biathlon ou le ski de fond, le saut à ski peut se pratiquer sans neige naturelle, sur des tremplins équipés d'un revêtement synthétique comme celui que les athlètes utilisent pour s'entraîner l'été.

N'importe où

Une opportunité à saisir selon Sandro Pertile: «Une installation mobile avec un tremplin de 150 mètres est notre objectif. Elle nous offrirait la possibilité de nous déplacer n'importe où dans le monde», a-t-il expliqué, estimant qu'un plan sur cinq ans et un investisseur motivé pourraient permettre de financer le projet.

Ces rêves de tropiques permettraient aussi de conquérir le marché chinois et même Dubaï, en indoor, ainsi que d'allonger la saison, voire de l'intégrer au programme des JO d'été. «Nous offrons des émotions et c'est pour cela que ce sport peut aussi être attractif au Brésil», a insisté M. Pertile, qui n'a pas évoqué l'impact environnemental d'un tel projet.

Athlètes sceptiques

De leur côté, les athlètes restent sceptiques: «Je n'ai pas besoin d'aller à Dubaï pour faire du saut à ski. Cela n'a pas de sens», a estimé Philipp Raimund, sauteur à ski allemand.

La perspective d'un nouveau calendrier, qui allongerait la saison de six à huit mois consécutifs, ne réjouit guère son compatriote, Stephan Leye: «Le corps humain a ses limites. Aucun sportif ne pourra sauter pendant huit mois. Nous aurons besoin de faire une pause».