Wendy Holdener veut à nouveau faire partie des meilleures slalomeuses cet hiver. Enfin épargnée par les blessures durant l'intersaison, la Schwytzoise se sent prête à en découdre ce week-end à Levi. Elle reste zen lorsqu'on évoque cette première victoire qui se refuse toujours à dans sa meilleure discipline.
Wendy Holdener, c'est avec un mois de retard que la Coupe du monde féminine commence. Vous n'êtes pas trop triste de ce retard...
«J'aurais été prête pour Sölden et j'aurais volontiers skié. Malgré tout, je fais partie des skieuses pour qui ce géant arrivait un peu trop tôt».
Pourquoi cette course était-elle prématurée pour vous?
«Si nous devons être prêts si tôt pour une seule course, cela génère un certain stress. Une date plus tardive serait plus simple du point de vue de la planification. Mais je n'ai pas à me plaindre».
Être prête pour l'hiver signifie aussi avoir derrière soi une longue période avec d'innombrables heures d'entraînement physique. Vous faites partie de ces skieuses qui aiment cette partie de la préparation. Où trouvez-vous la motivation?
«D'une part, ce qu'il y a de bien avec l'entraînement physique, c'est que tu peux travailler sur tout ton corps. Tu sais que tu te fais du bien à toi-même. Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont la possibilité de tout axer sur eux-mêmes. C'est pourquoi j'en profite. D'autre part, plus je suis en forme, plus je suis prête pour les courses. Cela me donne une confiance supplémentaire. De plus, je n'ai pas d'autre choix pour pouvoir renouer avec les performances que je réussissais avant».
En ce qui concerne la dernière phase de la préparation, les courses annulées ne devraient pas avoir changé grand-chose pour vous. Vous auriez de toute façon renoncé aux deux descentes à Zermatt/Cervinia.
«Jusqu'à l'annulation de Sölden, j'avais une préparation parfaite derrière moi. C'est pourquoi j'aurais volontiers participé au parallèle de Lech/Zürs. Après tout, nous avions depuis longtemps la certitude que les slaloms de Levi auraient lieu».
Comme toujours, vous ne serez pas non plus au départ des deux descentes et du super-G de Lake Louise. Comment se présente votre planification de la saison en vitesse en général?
«En fait, j'aime beaucoup les courses de vitesse. Mais pour moi, de tels engagements doivent aussi avoir un sens. Je me suis déjà demandé si Lake Louise ne me conviendrait pas après tout. Mais nous avons décidé de ne pas le faire, notamment parce que les courses s'y déroulent pour la dernière fois. En plus, je ne connais pas la piste et je manque donc de repères».
Au lieu d'aller à Lake Louise, vous rentrerez donc en Suisse après le géant et le slalom de Killington.
«Cela me donnera plus de temps pour m'entraîner et surtout pour me préparer pour les courses de vitesse de St. Moritz».
Vous avez donc bien prévu de disputer les deux descentes et le super-G en Engadine?
«Exactement».
Depuis dix ans, vous faites partie des meilleures slalomeuses. Dans quels domaines voyez-vous un potentiel d'amélioration ou d'adaptation chez vous en particulier?
«Dans les épreuves techniques, en particulier en slalom, on a rarement fini d'apprendre en tant qu'athlète. Il y a tellement de travail derrière, tellement de choses à perfectionner. C'est là que je suis extrêmement motivée, et c'est là que nous travaillons intensivement».
En ce qui concerne la technique, vous aviez parlé d'une position plus haute à adopter en skiant et d'un placement plus étroit des skis. Avez-vous assimilé cela entre-temps?
«La plupart du temps, je l'ai assimilé. Il y aura certainement de temps en temps des situations où les skis seront à nouveau plus éloignés. Mais ce n'est pas grave».
La question de la première victoire en slalom est agaçante, on l'imagine. A quel point est-il difficile pour vous de courir après cet objectif et d'en tirer malgré tout une motivation supplémentaire?
«Je ne trouve pas cette question si terrible. Je ne sais pas si vous et d'autres personnes voyez les choses différemment de moi. Moi-même, l'hiver dernier, j'ai pris un plaisir extrême à me retrouver enfin dans la situation de pouvoir concourir pour la victoire, alors que j'étais en tête à Kranjska Gora après la première manche. Cet hiver, l'objectif doit à nouveau être de skier aussi bien pour pouvoir rivaliser avec les meilleures. Au cours des deux dernières saisons, je n'ai pas été aussi proche des meilleures que ce qui a été généralement perçu».
Quels résultats vous permettront d'être satisfaite de vous-même à Levi?
«Bonne question. Je serai satisfaite quand j'aurai montré mon meilleur ski, que j'aurai skié comme à l'entraînement».
Cela devrait également vous rassurer de savoir que si vous réalisez une performance normale, vous serez aux avant-postes.
«Bien sûr. Bien skier, prendre du plaisir – et ensuite obtenir j'espère de bons résultats».
Auriez-vous envisagé les choses avec autant de décontraction il y a dix ans? En d'autres termes: qu'est-ce qui différencie la Wendy Holdener d'aujourd'hui de celle d'il y a dix ans?
«Je ne me souviens pas de tout ce qui s'est passé il y a dix ans – bien que je tienne un journal sur ma pratique du ski. Je trouverais en tout cas passionnant de réaliser une interview avec les mêmes questions que celles qui m'ont été posées il y a dix ans. En tout cas, l'ambition et la motivation sont restées les mêmes».
Vous vous souvenez certainement encore de votre premier départ à Levi, il y a douze ans. C'était alors votre premier slalom en Coupe du monde.
«Je sais que je n'avais pas réussi à me classer parmi les trente premières, et que j'étais donc très déçue. L'année précédente, ma grand-mère était décédée. Je voulais briller pour elle. J'avais déjà de grands objectifs à l'époque. C'est pourquoi beaucoup de choses sont encore semblables maintenant. J'espère simplement que la grande expérience acquise entre-temps me permettra de garder le calme que j'avais déjà à 16 ans».