Clément Noël Ski alpin : Clément Noël fait trop de cadeaux cette saison

Clara Francey, de retour de Crans-Montana

17.1.2022

A 24 ans, le Français Clément Noël vit une saison contrastée entre une victoire éclatante et deux éliminations. Rencontre avec le skieur des Vosges.

A Wengen, sur sa piste fétiche, Clément Noël a pris la huitième place dimanche.
A Wengen, sur sa piste fétiche, Clément Noël a pris la huitième place dimanche.
Getty Images

Clara Francey, de retour de Crans-Montana

17.1.2022

Avant les épreuves du Lauberhorn, Clément Noël cette saison, c'était trois départs de Coupe du monde pour une victoire, chez lui à Val d’Isère lors du slalom inaugural, et deux éliminations, à Madonna di Campiglio tout d'abord, alors que la victoire lui tendait les bras, puis à Adelboden après seulement quelques secondes de course.

Comme si cela ne suffisait pas, le technicien avait également connu l’élimination à Crans-Montana mercredi dernier à l’occasion du slalom-exhibition, là où il avait toujours brillé lors des précédentes éditions, en s'imposant à deux reprises et en terminant à la troisième place l'année dernière. C’est dire les difficultés du Français actuellement.



Deuxième de la Coupe du monde de la spécialité en 2019, 2020 et 2021, le jeune Tricolore n'avait jamais connu pareille spirale négative. Mais alors, comment expliquer ces résultats très contrastés ?

«Franchement, je ne sais pas. En ce moment, c'est plus rien que tout. Si j'avais la solution, je ferais forcément autrement. Maintenant, je vais travailler techniquement et essayer de m'améliorer et on verra si j'arrive à regagner un peu de confiance sur les courses qui viennent», explique sobrement le skieur de Val d'Isère.

A trois semaines des Jeux olympiques de Pékin, où il partira à la conquête de sa première médaille olympique, le Français de 24 ans espérait certainement sortir la tête de l'eau sur sa piste fétiche de Wengen, mais là encore, tout ne s'est pas passé comme prévu...

Clément Noël et le Lauberhorn, une histoire d'amour

  • Entre Clément Noël et Wengen, tout commence en 2018 lorsque pour sa première sur le Lauberhorn, le Vosgien, 21 ans à l'époque, prend la 23e place du slalom et marque pour la deuxième fois de sa carrière des points en Coupe du monde. C'est une année plus tard dans la station bernoise que le skieur de Val d'Isère fait sa première... apparition sur la plus haute marche d'un podium de Coupe du monde, entouré des Autrichiens Manuel Feller et Marcel Hirscher, excusez du peu ! «J'adore cette piste», avouera-t-il d'ailleurs à l'Equipe. Depuis, avec un nouveau sacre en 2020, le Français est, ou devrions-nous dire était au vu de ce qui suit, invaincu dans l'Oberland bernois.

«J'aurais préféré faire du vrai ski et sortir que faire ça»

D'ordinaire toujours à l'attaque, le Tricolore s'est montré trop défensif sur le Lauberhorn dimanche pour jouer les avant-postes, se classant huitième d'un slalom remporté le phénomène norvégien Lucas Braathen. 

«Ma deuxième manche est vraiment nulle, c'est sûr. Pourquoi ? Parce que je fais des fautes dans le mur et que le reste du temps, je n'arrive pas à me lâcher. J'ai subi un peu la piste et ça fait cher. J'ai peut-être un état d'esprit à la con, mais j'aurais préféré faire du vrai ski pour gagner la course et sortir que faire ça», regrette Clément Noël, peinant à cacher sa frustration de ne pas skier aussi vite qu'il le voudrait.



«Je trouve ça complètement nul de devoir reconstruire quelque chose alors que tout allait bien, c'est pour ça que c'est frustrant», confirme le jeune technicien.

Le podium ou l'élimination

Se retrouver dans le ventre mou du classement n'a en effet rien d'anodin pour le Français. Cette situation est symptomatique d'un Clément Noël en mal de confiance et qui se cherche. Si avec lui, c'est en général tout ou rien, comprenez le podium ou l'élimination, le slalomeur de Val d'Isère paraît aujourd'hui sorti de ses standards, comme en atteste cette 8e place à Wengen.

Le Vosgien de 24 ans peut toutefois se féliciter d'être allé au bout dimanche dans l'Oberland bernois. Il lui reste désormais deux slaloms, à Kitzbuehel puis Schladming, pour véritablement se relâcher, retrouver les sensations qui lui avaient permis en début de saison d’écraser le slalom de Val d’Isère et ainsi de reprendre sa marche en avant vers le globe de la spécialité avant de s'envoler pour la Chine et les JO.

La chance malgré tout d'être toujours sur les skis

  • Malgré ses deux éliminations, Clément Noël peut s'estimer heureux d'être toujours sur les skis, contrairement à son compatriote et ami Victor Muffat-Jeandet, qui s'est fracturé le péroné il y a 10 jours à Zagreb. «Je suis vraiment dégoûté pour lui, car il était en super forme cette saison et de le voir se blesser sur une course comme ça, qui n'aurait pas dû avoir lieu, ça m'a fait mal. Maintenant, je me sens un peu tout seul dans le groupe, parce que j'avais l'habitude d'avoir souvent le même programme que lui. Mais sa blessure m'a permis de relativiser, de me dire que tant que je ne suis pas blessé et que j'ai la chance de pouvoir skier, c'est cool», admet le Français.