Cinq concours, aucun point inscrit en Coupe du monde. Rien ne va en ce début de saison pour Simon Ammann. Le quadruple champion olympique s'approche de sa fin de carrière, mais il s'accroche avec l'espoir de disputer en 2022 à Pékin ses septièmes JO.
«Je ne vais pas abandonner si facilement. Je me défends», affirme Ammann. Il avoue s'être demandé au printemps s'il voulait continuer et si le jeu en valait la chandelle. «La réponse est oui. Je veux saisir encore une fois la chance qui s'offre à moi.»
Le Saint-Gallois précise ne pas continuer juste pour le plaisir. Il travaille dur dans tous les domaines pour retrouver le succès: fitness, impulsion, choix et développement du matériel, nutrition et récupération.
Mais certains se posent la question de savoir pourquoi il s'inflige encore tout cela. Pourquoi un quadruple champion olympique, ancien champion du monde et vainqueur de la Coupe du monde lutte-t-il juste pour retrouver un niveau correct?
Dans le top 6
Ammann est bien conscient de tout cela. Il entend ces remarques depuis plusieurs années, mais cela ne le touche pas. Il note aussi que son empreinte sur le sport suisse n'est pas remise en question, lui qui figurait récemment dans les six champions retenus parmi 46 candidats pour désigner le sportif suisse de ces 70 dernières années. «Je suis dans le top 6 parce que je lutte pour continuer à être un sportif de pointe aussi longtemps. Beaucoup d'anciens athlètes apprécient cette attitude.»
La majorité du public aussi honore le combat d'Ammann pour continuer d'exercer sa passion. «Beaucoup de gens se réjouissent de voir un visage connu en sport. C'est pourquoi je ne ressens pas une grosse pression venant de l'extérieur.»
Terrible chute
La retraite du champion a déjà souvent été évoquée, et depuis longtemps. Sotchi 2014 semblait un temps devoir être le point final de son parcours, au pays de son épouse. Le rendez-vous olympique en Russie ayant mal tourné pour lui, il est reparti pour un tour.
Et l'hiver suivant a vu un Simon Ammann retrouver la lumière, avec deux victoires à Kuusamo et des podiums à Engelberg, Garmisch-Partenkirchen et Innsbruck. Mais la terrible chute subie début janvier 2015 à Bischofshofen a constitué un vrai coup d'arrêt dans son retour au sommet.
Depuis, les performances sont le plus souvent moyennes et fluctuantes, avec peu de gros résultats. Son dernier highlight remonte aux Mondiaux de vol à ski à Planica en mars 2019 avec un 6e rang et notamment un bond de 243 m. Ce résultat l'avait alors convaincu de poursuivre, encore et toujours. «Ma motivation et ma joie sont intactes. J'ai envie de continuer.»
Mais actuellement, il y a bien davantage de frustration que de joie. Et Simon Ammann lutte pour que la retraite ne lui soit pas imposée.