Patrick Küng, le champion du monde de descente de 2015, a annoncé son retrait immédiat de la compétition. Le Glaronnais de 35 ans estime ne plus pouvoir rivaliser avec les meilleurs.
"Je ne voulais pas me contenter de lutter pour la 15e place", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse convoquée à Kitzbühel. "J'ai compris que je ne pouvais plus rivaliser avec les meilleurs." Un constat insupportable pour l'homme aux deux succès en Coupe du monde, le super-G de Beaver Creek en 2013 et, un mois plus tard, la mythique descente du Lauberhorn à Wengen, l'autre grande victoire de la carrière du skieur.
La décision d'une retraite s'est renforcée à la suite de la commotion cérébrale subie la semaine dernière lors d'une chute à l'entraînement, justement sur le Lauberhorn, qui a contraint l'ancien champion du monde à observer une nouvelle pause.
"Aurais-je dû continuer jusqu'au terme de la saison? Je savais que cette commotion allait me priver de Kitzbühel et de Garmisch. J'ai donc choisi d'arrêter tout de suite", a expliqué un Küng qui reconnaît que les derniers jours ont été très durs à vivre sur le plan émotionnel. "Mais je sais que j'ai pris la bonne décision. C'est pour moi l'heure de la nouveauté."
Le Glaronnais ne veut toutefois pas encore dire de quoi sera fait son avenir. "J'y vais pas à pas et j'ai quelques idées", glisse-t-il avant d'assurer vouloir prendre son temps, laisser passer cet hiver, profiter de pouvoir retourner... skier avec des amis et déguster du bon vin.
La carrière de Küng a été entravée par une inflammation presque chronique au genou gauche. Les problèmes avaient commencé en juillet 2015 et le Glaronnais avait dû mettre un terme à sa saison dès le mois de janvier suivant. L'hiver d'après, il était revenu presque guéri. Il avait alors à nouveau "tutoyé" les meilleurs.
Aux championnats du monde 2017 à St-Moritz, le tenant du titre avait fait honneur à son rang même s'il avait, au final, hérité de la si peu désirable quatrième place de la descente à... deux centièmes du bronze. Mais par la suite, il avait perdu petit à petit le plaisir de skier et ne pouvait éloigner certaines craintes au moment de s'élancer sur la piste.
Il avait cherché des solutions et avait changé de matériel au cours de l'été. Mais ce n'était qu'illusion. Les bons résultats n'ont pas suivi. Son meilleur classement cet hiver fut une 17e place fin novembre en descente à Beaver Creek. Outre ses deux succès, Patrick Küng est également monté à trois autres reprises sur le podium en Coupe du monde.