Au sein de l'équipe de Suisse, messieurs et dames confondus, seuls les slalomeurs n'ont pas encore décroché de podium en Coupe du monde cette saison. L'entraîneur Matteo Joris fait le point sur la situation.
Lors des quatre slaloms organisés jusqu'à présent, il n'a pas manqué grand-chose pour que les slalomeurs suisses montent sur le podium. Le meilleur représentant de Swiss-Ski s'est classé trois fois à la 5e place, une fois à la 7e. A Wengen également, Loïc Meillard et Marc Rochat ont flirté avec le podium grâce à de solides deuxièmes manches, mais ils ont dû se contenter des 5e et 6e places.
«Lors de la première manche, nous avons été un peu surpris par la neige», explique Matteo Joris, qui entraîne les slalomeurs suisses depuis un peu plus de neuf ans et en a fait un groupe bien rodé. «Nous nous attendions plutôt à une pente glacée.»
Après la course d'Adelboden, les slalomeurs s'étaient rendus à Arolla pour préparer cette deuxième course à domicile dans l'Oberland bernois. Mais la rédemption espérée n'a pas eu lieu à Wengen, ce qui frustre aussi un peu le coach: «Une place sur le podium serait importante. Elle ferait du bien à toute l'équipe.»
Huit podiums l'hiver dernier
Joris est certain qu'il ne manque que peu de choses. Rien qu'en regardant la saison dernière, où les Suisses sont montés huit fois sur le podium en dix courses, on constate que le potentiel est immense. Les slalomeurs suisses le montrent régulièrement mais, jusqu'à présent, aucun n'a réussi à enchaîner deux bonnes manches.
Pour Matteo Joris, cela est dû d'une part au niveau élevé du slalom, où quelques dixièmes de seconde peuvent actuellement faire une grande différence, et d'autre part à une question de mental: «On voit chez Feller ou McGrath que la confiance est là», explique l'Italien originaire du Val d'Aoste. «Et quand la confiance est là, il est plus facile de prendre des risques.»
Les Suisses manquent actuellement d'assurance, notamment en raison de leurs échecs. Loïc Meillard a été éliminé à Gurgl, Daniel Yule à Madonna di Campiglio, Ramon Zenhäusern et Luca Aerni à Wengen. Ainsi, dans le camp suisse, c'est Marc Rochat qui a accumulé le plus de points jusqu'à présent cet hiver. Le Vaudois a trouvé cette saison la constance qui lui avait fait défaut les années précédentes. Il est proche d'un premier podium en Coupe du monde.
Avec l'aide de la Norvège
Mais comment donner aux coureurs la confiance nécessaire en eux-mêmes? «C'est difficile», dit Joris. «J'essaie de donner aux coureurs la sérénité nécessaire par de nombreuses discussions», mais en fin de compte, l'entraîneur ne peut influencer que de manière limitée le combat que les coureurs mènent toujours contre eux-mêmes.
Avant le slalom de Kitzbühel, Matteo Joris espère donc aussi une influence positive de l'extérieur. Les Suisses vont en effet s'entraîner avec la puissante équipe norvégienne. La comparaison avec Atle Lie McGrath ou Henrik Kristoffersen poussera ses protégés, Joris en est sûr.
Enfin, il faut aussi souligner que si les slalomeurs sont les seuls à ne pas encore être montés sur la «boîte» chez Swiss-Ski, dans les autres disciplines masculines, il n'y a qu'un seul pourvoyeur de podiums: Marco Odermatt est ainsi toujours le seul à avoir connu les joies d'un podium cet hiver.