Deux jours après que Swiss-Ski a ouvert les hostilités sur le financement des courses du Lauberhorn, le président de la Fédération Urs Lehmann a tendu la main à Wengen. Et refilé la «patate chaude» aux politiques.
«Il y a des moments où l'on doit se taire, et d'autres où il faut parler. C'est le cas maintenant.» Urs Lehmann s'est exprimé devant les médias à Zurich. Il a voulu éclaircir la situation qui semblait s'être envenimée avec la station oberlandaise.
Celle-ci s'est installée dans la posture «C'est Mozart qu'on assassine» lorsqu'elle a appris que Swiss-Ski avait tracé le nom de Wengen sur le calendrier 2021-2022 pour le remplacer par le nom de «Suisse», ce qui permet toutes les interprétations.
Urs Lehmann s'est montré conciliant. «Wengen est important. Wengen nous appartient», a souligné l'Argovien a propos du nom barré sur le calendrier de 21-22. «Swiss-Ski a tendu et tendra toujours la main aux organisateurs des courses suisses de Coupe du monde.»
Pourtant, Wengen espère obtenir davantage d'argent et a appelé le TAS à intervenir. Le jugement provisoire est tombé il y a deux mois, mais depuis lors, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord et communiquent principalement via leurs avocats.
«Nous ne pouvons et nous ne voulons pas payer»
Mais Urs Lehmann n'est pas prêt à payer un million de francs par année pour assurer les courses du Lauberhorn. «Nous ne pouvons et nous ne voulons pas payer une telle somme sur le long terme.» La facture s'élèverait donc à 5 millions entre 2017 et 2021. «Cela mettrait en danger l'existence même de la Fédération», poursuit Lehmann. Ce dernier estime que le comité d'organisation a besoin d'une sérieuse professionnalisation de son département «marketing».
Il s'est plaint que la station a toujours refusé de placer une arche publicitaire à l'entrée du saut de la Hundschopf ou l'installation d'un carré VIP devant l'impressionnant saut de la piste mythique du Lauberhorn. Des mesures qui pourraient rapporter un demi-million de francs.
Les courses de Wengen en 2019 se sont soldées par une perte de 270'000 francs. Lehmann propose qu'outre un développement du marketing, les politiques doivent assurer une garantie de déficit. Il estime que Swiss-Ski devrait mettre à disposition une somme de 100'000 francs si nécessaire. Pas plus. «La situation est insatisfaisante pour tout le monde actuellement», souligne Lehmann, qui en conflit larvé avec le président du comité d'organisation bernois, Urs Näpflin.
Une issue qui convient aux deux partis
Les plans de Lehmann cherchent à rapprocher Wengen et Swiss-Ski afin de trouver une issue qui convient aux deux partis. Une réunion est agendée jeudi prochain avec Wengen. C'est là que les politiques bernois doivent montrer leur intérêt pour les courses du Lauberhorn et garantir un déficit à une hauteur de six chiffres au moins. «Les garanties sont plus basses de 30 à 40% que dans les cantons des Grisons et du Valais», analyse Lehmann. La Ministre des sports Viola Amherd devrait être de la partie.
Tout le monde semble d'accord que l'édition 2021 des courses du Lauberhorn ne doit pas être la dernière. «C'est pourquoi nous devons trouver une solution commune», explique Lehmann. Il attend désormais des actes des politiques. «Prenez exemple sur les Grisons et le Valais.»