Ski alpin La Suisse au sommet du sport : Swiss-Ski ne se relâche pas

ats

20.3.2023 - 18:00

Pour la troisième fois lors des quatre dernières saisons, la Suisse a remporté le classement des nations. Directeur alpin chez Swiss-Ski, Walter Reusser veille à ce qu'il en soit toujours ainsi à l'avenir.

Directeur alpin chez Swiss-Ski, Walter Reusser est concentré sur le futur
Directeur alpin chez Swiss-Ski, Walter Reusser est concentré sur le futur
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20.3.2023 - 18:00

Les athlètes de Swiss-Ski ont récolté plus de 11'300 points lors de cet hiver 2022/23, soit plus de 2500 points d'avance sur l'Autriche, leur éternel rival. Et le futur proche s'annonce plutôt sous une bonne étoile pour les skieuses et skieurs à croix blanche.

Ce qui semble bon à première vue pour le public et les médias l'est également pour Walter Reusser. L'Emmentalois le confirme: «Nous avons eu énormément de succès au cours des quatre dernières années.»

Outre les excellents résultats obtenus semaine après semaine en Coupe du monde, Reusser n'oublie pas les grands événements, riches en médailles pour Swiss-Ski: les Championnats du monde 2021 à Cortina, ceux de cette année à Courchevel/Méribel et bien sûr les JO 2022 à Pékin.

Savoir évaluer le succès

En même temps, Reusser souligne «l'importance de pouvoir évaluer le succès». Contrairement à ce qui se passait auparavant, lorsque la Suisse était à la traîne après une période dorée, la fédération est désormais consciente que les choses ne vont pas de soi. «Même en cas de succès, il faut une bonne planification», explique le boss du secteur alpin, qui a quitté la direction du fabricant de skis Stöckli pour rejoindre Swiss-Ski à l'automne 2019.

Il s'agit de trouver le bon équilibre «entre innovation et constance», poursuit le Bernois de 46 ans. Il ne faut pas avoir peur des approches innovantes ni de la confrontation. Mais en même temps, la constance est importante, car Swiss-Ski est une affaire de personnes, et non de produits ou de machines.

C'est pourquoi des erreurs dans le système ou simplement des décisions erronées peuvent avoir des conséquences à très long terme. «Si tu fais quelque chose de mauvais pendant deux ans dans le domaine de la relève, tu en subis les conséquences pendant quatre à six ans», précise-t-il. Dans les sports d'hiver, on ne peut pas acheter des joueurs pour se maintenir à flot comme dans le foot. «On a ce que l'on a, et il faut bien en tenir compte», ajoute-t-il.

Actuellement, la Suisse dispose de «très bons jeunes», explique Reusser, qui a lui-même été entraîneur à différents niveaux. Chez les hommes en particulier, la densité des performances des Suisses est énorme.

La patience, grande force de Swiss-Ski

Lorsqu'on lui demande quelle est la force de Swiss-Ski, le directeur arrive très vite au mot patience. Reusser entend par là que les jeunes skieurs qui rejoignent la fédération «ne doivent pas être dans le top mondial dès la première année». Au cours des deux premières années, il s'agit plutôt de se tester au niveau national.

«La patience que l'on se laisse aide beaucoup à relâcher la pression du système, poursuit-il. Une carrière d'athlète est un marathon, pas un sprint. On fait les comptes à la fin, quand on a 30 ou peut-être même 35 ans, mais certainement pas pendant les années où l'on est encore en formation ou en apprentissage et où l'on quitte la maison. S'il y a une trop forte pression sportive, c'est contre-productif.»

Toujours occupé

Même avec le succès actuel, Reusser est toujours occupé: «Nous devons avoir la densité nécessaire sans trous générationnels. A Swiss-Ski, nous ambitionnons de faire partie de l'élite mondiale dans les quatre disciplines chez les dames et les hommes. C'est pourquoi il faut la densité nécessaire et de bonnes structures pour les jeunes. C'est là que nous sommes sollicités en permanence.»

L'ambition de Reusser est de «ne pas se laisser aveugler par ce qui est bon, mais de s'améliorer continuellement». La stabilité trouvée ces dernières années est un avantage dans la mesure où «on ne doit pas tout remettre en question et tout chambouler. Il s'agit plutôt de faire de légères adaptations sur le plan structurel.»

L'objectif est de garantir que, pour les prochaines années encore, l'avenir se présente toujours de manière idyllique pour les skieuses et skieurs helvétiques.

ats