Grande chance de médaille française, la jeune skieuse Tess Ledeux a annoncé jeudi faire l'impasse sur le début de sa saison en Coupe du monde de ski freestyle, souffrant encore des effets d'une commotion cérébrale survenue en mars, mais reste optimiste pour sa participation aux JO.
«Tant que les symptômes sont là, je n'ai pas l'autorisation de reprendre ma pratique. Le risque, si je reprends trop tôt, c'est qu'en cas de rechute, ces symptômes deviennent permanents», a expliqué la jeune skieuse de 23 ans lors d'un point-presse à Paris.
Ledeux, vice-championne olympique de Big Air à Pékin en 2022, avait mis prématurément un terme à sa saison l'hiver dernier après une grosse chute lors d'une étape de Coupe du monde à Tignes.
«J'ai encore des maux de tête au quotidien et des douleurs cervicales (...) J'ai décidé de faire l'impasse sur les premières étapes de la Coupe du monde», a déclaré la triple championne du monde.
Pour se préparer aux JO de Milan-Cortina (du 4 au 20 février), elle avait initialement prévu de participer aux premiers rendez-vous de la saison en Coupe du monde, à partir de fin novembre, en slopestyle et Big Air, en Autriche puis en Chine.
Mais malgré cette pause forcée, la cousine du spécialiste du half-pipe Kevin Rolland -médaillé de bronze à Sotchi en 2014-, reste optimiste quant à sa participation à ses troisièmes JO en début d’année prochaine, «l’objectif principal de sa saison».
«Ce qui est rassurant, c’est que je vais récupérer à 100 %. Et je progresse bien, cela ne devrait plus tarder», a assuré Ledeux, qui a déjà subi plusieurs commotions cérébrales dans sa carrière.
Préparation adaptée
À ce stade, la Française vise un retour à sur les pistes en janvier, un objectif «largement envisageable» selon les spécialistes qui l'entourent, à quelques semaines de son entrée en lice aux JO, où elle est déjà qualifiée.
Le timing sera court, mais la Savoyarde garde des ambitions élevées. Malgré les symptômes de la commotion — fatigue, baisse d'énergie, maux de tête... —, elle a modifié sa préparation pour s'assurer «d'être en forme» dès qu'elle aura le feu vert pour reprendre.
«Je n'ai pas fait de travail à haute intensité, mais on a adapté les séances avec beaucoup de basse fréquence. En musculation, pas de charges très lourdes mais davantage de répétitions et des séances régulières», a-t-elle détaillé.
Depuis mars, elle est remontée sur des skis pour de la pratique libre, mais pas dans un snowpark en raison des risques de chute. «J'utilise une nouvelle technique avec ma préparatrice: je fais de l'imagerie mentale afin de répéter mes figures sans être sur la neige», a expliqué Ledeux.
Sonnée physiquement et mentalement après sa blessure «devant tous (ses) proches à Tignes», elle estime pourtant aujourd’hui que cette épreuve l’a fait «grandir en tant qu’athlète».
«J’étais sur une super saison, très en forme, et pourtant c’est arrivé... Aujourd’hui, je commence à y voir un sens. Le ski ne m’a jamais autant manqué. Cette pause m’a fait réaliser à quel point j’aimais ce sport», a-t-elle dit, déterminée.
Plus pernicieuses que les autres blessures sportives, les commotions cérébrales, un traumatisme lié à un choc direct ou indirect à la tête, produisent souvent leurs effets avec retard.
Elles ne sont pas toujours visibles à l’imagerie médicale et ne s’accompagnent que rarement d’une perte de connaissance, alors que ce K.-O. a longtemps été le seul signe de gravité recherché face à un sportif au sol.
Ce mal est fréquent dans les sports de contact — hockey, rugby, football, boxe —, mais aussi dans les disciplines à risque de chute, comme le ski, l’équitation, le skate ou le cyclisme.