Eloignée des pistes depuis de nombreux mois, Mikaela Shiffrin est très attendue samedi à l'occasion du géant de Levi. Un retour que l'Américaine a failli ne jamais effectuer, elle qui a envisagé la retraite.
Absente du Cirque blanc depuis le 26 janvier et sa victoire lors du Super-G de Bansko, Mikaela Shiffrin s'apprête à effectuer son grand retour samedi en Coupe du monde à l'occasion du géant de Levi.
En Finlande, l'Américaine espère égayer une année 2020 jusqu'alors bien noire pour elle. Endeuillée par le décès de sa grand-mère puis par celui de son père, la native de Vail a ensuite perdu ses globes en raison - en partie - de l'arrêt prématuré de la saison pour cause de coronavirus.
Touchée au dos et forfait pour l'ouverture de l'hiver à Sölden en octobre dernier, la skieuse de 25 ans s'est confiée au "Blick" sur ces nombreux coups du sort.
"Il y a des choses que je ne peux pas contrôler. J'avais l'habitude de me préoccuper sur la façon dont j'allais gagner les courses. Puis ma grand-mère est décédée. Mais, peu de temps après, j'étais à nouveau en mode course. Puis mon père est mort...", a d'abord détaillé la quintuple médaillée mondiale.
Avant de se confier sur les doutes qui ont parcouru son esprit. "Je veux certes profiter des courses de ski, mais il y a beaucoup plus important que ça. Des choses dont vous devez vraiment vous préoccuper. L'idée d'arrêter n'était pas consciente, c'est juste arrivé. Je me suis demandé : 'Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?' J'adore le ski, mais le prix à payer est élevé."
La Coloradienne fait en effet énormément de sacrifices pour son sport, elle qui vit loin de son foyer durant huit mois par année. La triple lauréate du classement général n'a ainsi plus fêté Noël avec ses proches depuis une quinzaine d'années. De quoi éprouver quelques remords.
"Quand je repense à mon père, j'aurais aimé être avec lui plus longtemps. Mais ce n'était pas possible. Le ski m'éloigne des gens que j'aime le plus. Il est difficile de sentir mon père à distance. Cela me met mal à l'aise, mais ma mère et moi devons passer par là", a regretté Mikaela Shiffrin.
Cette dernière a d'ailleurs reconnu qu'elle aurait "arrêté à 100 %" depuis longtemps si sa mère ne l'accompagnait pas à travers le monde depuis ses débuts. Des pensées négatives remplacées dernièrement par une motivation retrouvée.
"Je ne pense pas que mon père aurait été heureux si j'avais arrêté à cause de lui. Surtout, j'aime le ski plus que tout. Je réfléchis toutefois déjà à la durée durant laquelle je veux être sous tension", a-t-elle avoué.
L'Américaine s'est finalement tournée vers cette nouvelle saison qu'elle espère bien débuter samedi du côté de Levi.
"Dans le passé, j'entrais toujours dans l'hiver avec l'idée de commencer au top. Je voulais obtenir le plus de points possibles en vue du classement général de la Coupe du monde. Désormais, je vais prendre course après course. Je veux simplement montrer des virages bons et rapides."