Michelle Gisin aborde en toute décontraction la dernière ligne droite de la Coupe du monde 2021/22. La double médaillée des JO de Pékin est fatiguée, mais avant tout ravie de pouvoir partager son bonheur avec le public de Crans-Montana.
L'Obwaldienne, titrée en combiné et «bronzée» en super-G à Yanqing, a forcément besoin de repos au terme d'un hiver lors duquel elle a dû composer avec les séquelles d'une mononucléose. «Si les courses de ce week-end avaient eu lieu ailleurs qu'en Suisse, j'y aurais certainement renoncé», affirme-t-elle.
Mais Michelle Gisin ne voudrait pas être ailleurs: «Ca va être trop beau. Je suis déjà surprise d'avoir vu autant de monde pour les entraînements. Demain (réd: samedi) et dimanche, ça sera de la folie. C'est trop cool de pouvoir courir ici et à Lenzerheide», où un super-G et un géant sont programmés les 5 et 6 mars.
Une réception «très, très intense»
La double championne olympique de combiné, qui a tout de même pu s'accorder quelques jours au calme à la maison depuis son retour, ne se lasse pas de ces moments de partage. La réception organisée en son honneur à Engelberg ne fut pourtant pas de tout repos. «C'était magnifique, mais aussi très, très intense», raconte-t-elle.
«Il y avait environ 1500 personnes et je pense qu'au moins 500 d'entre elles voulaient un autographe. Et presque tout le monde avait apporté trois ou quatre choses à signer. De très nombreux enfants de la région d'Engelberg doivent donc posséder trois voire quatre de mes autographes», poursuit-elle.
«Mon objectif était que tout le monde obtienne ce qu'il désirait. C'est vraiment magnifique de ressentir cet immense soutien des gens», souligne Michelle Gisin, qui n'aurait pas osé imaginer en novembre pouvoir vivre de telles émotions durant cet exercice 2021/22 entamé sans certitude sur le plan physique.
Les JO comme unique objectif
«A cause de la mononucléose, il m'était impossible de participer à toutes les courses et à toutes les disciplines. J'ai alors essayé de me concentrer sur les Jeux olympiques», explique-t-elle. «C'était assez compliqué, car j'avais tout misé sur le général de la Coupe du monde les deux saisons précédentes», souligne-t-elle.
«Je voulais pouvoir à nouveau me battre pour le classement général. C'était donc particulier de viser 'simplement' un grand événement. Mais je n'avais pas vraiment le choix: quand tu manques de préparation, tu ne parviens pas à te convaincre que tu as les moyens d'être tout devant à chaque course», confie Michelle Gisin.
«Mais cela s'est beaucoup mieux passé que prévu», se félicite la 3e du général de la Coupe du monde 2021/22, pour qui l'incertitude était totale à la fin novembre. «On ne savait alors pas si j'allais tenir le coup ou si j'allais devoir tout arrêter. C'est d'autant plus beau d'avoir obtenu ces deux médailles», glisse-t-elle.
Le regard déjà tourné vers l'avenir
Dixième du classement général, Michelle Gisin n'a plus rien à attendre d'une saison d'ores et déjà réussie pour elle. «Les semaines à venir sont idéales pour tester certaines choses sans ressentir de pression liée aux résultats, mais aussi sans prendre de risques inutiles», explique-t-elle.
«Tout ce que je peux apprendre maintenant peut me servir dans l'optique d'une autre saison, dans laquelle je jouerai pourquoi pas le gros Globe de cristal», lâche l'Obwaldienne, qui n'a toutefois pas abandonné toute ambition: «Je veux encore réussir de belles courses. Et j'aime particulièrement cette piste de Crans-Montana.»