JOJ 2020
"Nous allons montrer que la Suisse peut organiser des choses sympas"

ATS

18.6.2019

Alors que les Jeux olympiques de la jeunesse de Lausanne (9 au 22 janvier 2020) chercheront dès ce dimanche quelque 3000 volontaires, le patron des JOJ, Ian Logan, se dit «très confiant» à à peine plus de 200 jours de la cérémonie d'ouverture. Le directeur du comité d'organisation fait le point de la situation pour Keystone-ATS.

Ian Logan espère que la Suisse va se "prendre au jeu".
Ian Logan espère que la Suisse va se "prendre au jeu".
Keystone

Ian Logan, où en sont les préparatifs de ces JOJ 2020?

«Tout va très bien, nous sommes dans les temps. Nous venons d'avoir une revue de projet avec le CIO et il en ressort que nous avançons et que le budget est tenu.»

Le budget est tenu?

«Oui, même avec une réserve à disposition. En fait, nous avons toujours le même budget depuis le début de la candidature, à savoir 40 millions de francs. Et je suis très confiant: nous allons montrer que la Suisse peut organiser des choses sympas, jeunes, innovantes et dynamiques.»

Quelles sont les prochaines étapes?

«Nous présenterons l'avancée des préparatifs fin juin au comité exécutif du CIO puis à l'ensemble du CIO lors de sa session. Tout se déroule très bien, nous avons pu tester en conditions tous les sites de compétitions durant l'hiver et il ne reste plus que deux sites à terminer: la patinoire de Malley, qui sera livrée en septembre, et le Vortex de l'EPFL, qui fera office de village olympique et dont nous recevrons les clefs, comme annoncé lors du premier coup de pioche en mai 2017, le 31 octobre.»

Y a-t-il eu de mauvaises surprises lors des tests sur les sites de compétition?

«Non, juste des enseignements et quelques retouches. Mais les situations sont très différentes d'un lieu à l'autre. A Villars, par exemple, il y a l'habitude d'accueillir des compétitions de skicross de haut niveau et nous n'avons eu qu'à modifier un virage. A La Vallée de Joux, qui n'avait plus accueilli d'épreuves FIS depuis 19 ans et qui n'est pas une station à proprement parler – nous sommes en pleine nature! – , nous avons mené une réflexion au sujet de la gestion du flux de personnes, des parkings, des accès. A Leysin, il y a déjà une grande tradition de freestyle. Les diverses fédérations internationales sont venues nous voir et les retours sont très bons. Mais nous avons aussi eu à relever d'importants défis, comme celui du ski alpinisme à Villars. Ici, comme on parle d'une nouvelle discipline olympique, il s'est agi de réfléchir sur le format de la compétition.»

Qui dit «olympiques» dit, obligatoirement, le CIO et son immense machinerie. La collaboration n'a-t-elle pas été difficile? Comment cela se passe-t-il aujourd'hui?

«Il faut se souvenir que nous avons obtenu l'organisation des JOJ 2020 en 2015. Soit au moment où le Comité international olympique cherchait déjà à revoir tout son modèle – ce qui a débouché sur Agenda-2020 – mais avait encore ses pratiques d'avant. Le CIO était donc dans un processus de changement, nous dans un processus d'apprentissage avec un projet qui avait été établi selon les critères anciens. Mais nous nous sommes mutuellement aidés avec pour objectif de faire les choses de manière innovante et de les faire différemment. C'est pour cela que ce projet est hautement symbolique car ces changements auront pour cadre Lausanne, la capitale olympique.»

A vous entendre, tout sera prêt pour que cette troisième édition des JOJ d'hiver soit une réussite.

«Oui, mais nous ne voulons pas seulement que ça soit une belle fête en janvier 2020 avec un budget respecté. Ca, on sait faire. Non, comme je le répète souvent, il faut que 2020 soit une réussite mais, aussi, 2030 et 2040. Je parle ici de l'héritage de ces Jeux pour les décennies à venir. A tel point que je rêve que la population, le soir du 22 janvier, en vienne à se dire: mais tiens, et pourquoi pas les Jeux olympiques en Suisse. Même si les Jeux de la jeunesse sont un peu différents.»

En quoi, selon vous?

«Ils comportent une très forte composante éducative. De nombreux ateliers seront organisés pour les jeunes athlètes dans les domaines de la nutrition, de la gestion des réseaux sociaux, des médias, du dopage, du harcèlement. Ces JOJ offrent aussi à de potentiels futurs champions la possibilité de découvrir l'ambiance d'un grand rendez-vous multisports et de la pression qui en découle, mais à un échelon moindre que les JO. Et les Jeux de la jeunesse permettent aussi de promouvoir la pratique du sport chez des jeunes qui, en janvier, verront à l'oeuvre d'autres jeunes pouvant susciter des vocations.»

Etre volontaire, c'est aussi une vocation. Or vous en cherchez plus de 3000 à partir de ce dimanche...

«Enfin, la plate-forme d'inscription ouvre! Ca fait deux ans que des gens me demandent comment faire pour être bénévole. Dans le monde olympique, être volontaire, c'est quelque chose de spécial, une expérience unique. On vit le truc de l'intérieur, on porte un équipement officiel, on forme une communauté, on voit les athlètes de près.»

Mais se porter volontaire en plein mois de janvier n'est pas toujours facile au niveau du travail ou des études...

«C'est juste, et c'est pour cela qu'il pourrait y avoir beaucoup de seniors parmi les bénévoles. Nous avons du reste beaucoup insisté sur ce point: ces JOJ 2020 sont un événement intergénérationnel. L'idée est certes de fêter la jeunesse, mais tous ensemble.»

Combien de temps durera le processus d'inscription?

«Deux mois. En Suisse, nous avons une forte culture du bénévolat. Nous sommes un pays de milice, dans les clubs, la politique, l'armée, les associations. Nous lançons le programme assez tard, mais nous avons pris le temps de bien évaluer les besoins sur chaque site. Les volontaires seront alors formés dans les domaines de l'hospitalité, des JOJ eux-mêmes ou de la sécurité.»

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