Silvana Tirinzoni Silvana Tirinzoni : "Je ne sais moi-même pas ce qui s'est passé"

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10.5.2021 - 20:54

Keystone-SDA, plh, ats

Après dix jours durant lesquels elles ont dominé tant et bien, les curleuses suisses ont remporté l'or au Championnat du monde à Calgary. La skip Silvana Tirinzoni peine à croire qu'il s'agit de la réalité. Elle répond aux questions de Keystone-ATS.

Silvana Tirinzoni et le CC Aarau ont remporté l'or mondiale dimanche.
Silvana Tirinzoni et le CC Aarau ont remporté l'or mondiale dimanche.
Keystone

Silvana Tirinzoni, la domination de votre équipe au Mondial a été unique dans l'histoire des Championnats du monde dames. Est-ce que vous pensiez cela possible ?

"Quand on rêve d'un titre mondial, on ne pense sûrement pas que ce sera possible de cette manière. Je ne sais moi-même pas ce qui s'est passé pour que nous puissions chasser les pierres dans toutes les positions."

Une joueuse ne peut pas devenir championne du monde seule. Elle dépend aussi de fortes coéquipières. Comment vous êtes-vous entendu avec elles ?

"Melanie (Barbezat) est toujours très motivée, toujours prête. Elle s'enthousiasme de tout, même si une de nous se trouve une fois dans un trou. Esther (Neuenschwander) apporte la stabilité dans l'équipe avec son style tranquille. Alina (Pätz) est une valeur sûre. Aussitôt qu'elle doit accomplir une tâche, elle la remplit. Cela a naturellement donné de la sûreté à toute l'équipe. C'est incroyable comment Alina a joué dans ce tournoi."



Depuis 2019, vous saviez déjà comment on remporte un titre mondial. Cela vous a-t-il aidé ?

"Cela nous a aidés, oui, parce que nous savions que nous pouvions remporter un Mondial. Mais l'autre fois à Silkeborg, ce fut un tout autre tournoi. Ce fut une lutte permanente, nous avions dû nous battre lors de chaque partie, nous avons dû aller souvent au end supplémentaire. Ici ce fut beaucoup plus roulant. Ce fut presque comme une promenade. Nous avons joué simplement mieux que l'autre fois. Nous avons pu économiser beaucoup plus d'énergie durant le tournoi."

En finale contre les Russes, vous meniez 3-1 après quatre ends. Vous n'avez plus donné ensuite de réelles chances aux Russes de placer deux pierres dans la maison dont elles avaient besoin. Avez-vous douté de votre victoire au cours de la deuxième moitié du match ?

"Avec une avance de deux points on ne peut être sûr de rien. Je me suis montrée très confiante après le huitième end lorsque les Russes devaient inscrire un point et que nous avions récupéré la dernière pierre. Malgré tout, j'étais nerveuse jusqu'à la dernière pierre."

Le grand fait de ce Mondial restera votre coup de huit contre le Danemark. Le premier et unique coup de huit en 104 Championnats du monde messieurs et dames. Que cela signifie-t-il pour vous ?

"Je joue depuis 32 ans au curling. Je n'ai jamais pensé pouvoir inscrire un jour huit pierres dans la maison. C'est sûrement plus difficile et plus rare qu'un trou en un en golf. Un coup de huit est quelque chose de très spéciale. Et ce n'est jamais un objectif mais c'est simplement arrivé. L'environnement doit être favorable et il faut aussi que l'adversaire joue mal. Pour nous, le coup de huit s'est passé dans une semaine où tout était parfait pour nous."