Tanguy Nef vit actuellement la meilleure période de sa carrière en ski alpin. Le Genevois de 28 ans se hisse slalom après slalom dans le top 10 et fait partie des prétendants à une médaille aux Mondiaux de Saalbach.

Une 7e place à Kitzbühel après sa 4e de Wengen et sa 8e à Adelboden, Tanguy Nef est actuellement le slalomeur helvétique le plus constant. En Autriche, il est allé chercher son quatrième top 10 de la saison après son excellente 5e place en ouverture à Levi. Pour la troisième fois de suite, le Suisse le mieux classé s'appelle donc Nef.
Un état d'esprit au top pour celui qui a traversé quelques saisons compliquées par le passé. Sur les deux saisons précédentes, il n'avait pu se réjouir que de trois 19e places. Bien maigre pour un tel compétiteur.
Du coup on se demande quelle est la clé pour passer d'un skieur peu sûr de lui, souvent éliminé, à quelqu'un capable de rivaliser course après course avec les meilleurs de la discipline? «Il faut d'abord apprendre de ses erreurs, répond-il. Le ski est complexe. Mais je pense que je me suis posé les bonnes questions et que j'ai travaillé avec de bons entraîneurs. Cela m'a permis d'avancer pas à pas.»
Changement de matériel
Mais encore? «Et il y a eu ce changement de matériel (réd: avant la saison 2023/24)». L'hiver dernier ressemblait à une saison de transition où il a fallu réapprendre: «Il s'agissait plutôt de remonter dans la hiérarchie du slalom et de regagner confiance à chaque course et dans différentes conditions de neige.»
Puis durant l'été, Nef s'est senti prêt à franchir un cap: «J'ai tout donné à chaque entraînement et cela s'est vraiment bien passé. Ca m'a permis d'acquérir la confiance nécessaire pour bien commencer la saison.» Bien est un euphémisme, puisqu'il a terminé 5e du slalom d'ouverture à Levi à la mi-novembre, son meilleur résultat en Coupe du monde jusqu'ici.
Ensuite, ce fut un peu plus délicat entre Gurgl, Val d'Isère et Alta Badia avec un abandon et deux 22e rangs. «C'était une phase plutôt difficile, mais j'étais quand même près du top 20. Et je savais alors que dans un bon jour, je pouvais viser le top 10, voire le top 5.» Huitième sur le Chuenisbärgli, il finit 4e à Wengen et établit une nouvelle meilleure marque en ne manquant le podium que pour quatre centièmes.
Savoir s'adapter
Nef sait aussi s'adapter. Les conditions totalement différentes à Kitzbühel ne l'ont pas gêné. «Entre Wengen et Kitzbühel, nous nous sommes entraînés quelques jours à Hinterreit sur une neige tout aussi extrême et j'ai retrouvé mes bonnes sensations, confie-t-il. Sur la 2e manche à Kitzbühel, il a manqué quelques détails. J'aurais dû faire preuve d'un peu plus de courage.»
A Schladming mercredi, Nef espère «une meilleure neige». Il veut continuer sur sa bonne lancée avant les Mondiaux et en cas de bon résultat entrer dans le top 15 mondial. Cela constituerait un avantage pour le slalom qui suit: celui des Mondiaux de Saalbach le 16 février. «Idéalement, je pourrais partir avec le dossard 8, ce qui augmenterait les chances de médailles», explique le Genevois, qui s'élançait encore avec le numéro 28 à Levi.
En décrochant une médaille aux Mondiaux, Nef prouverait encore plus à quel point le slalom peut parfois aller vite.