L'avant-dernière étape de la saison de skicross se déroule ce week-end à Veysonnaz. Alors qu'Alex Fiva est en course pour remporter le général, huit autres Suisses sont déjà montés sur le podium cette saison. Retour sur les cinq faits marquants de l'hiver helvétique.
Le «phénomène» Alex Fiva
Alex Fiva a fêté ses 38 ans fin janvier. Il est toutefois peu probable que ce soit la dernière saison du champion du monde 2021 et médaillé d'argent aux Jeux olympiques de 2022. Le Grison skie trop bien, même après son année d'arrêt suite à une rupture des ligaments croisés, et les perspectives sont trop bonnes en vue des championnats du monde à domicile l'année prochaine en Engadine.
A trois courses de la fin, Fiva occupe la deuxième place du classement général de la Coupe du monde, 18 points derrière le Canadien Reece Howden. Son retour s'est jusqu'à présent déroulé exactement comme prévu: il a tâté le terrain avec ses premiers top 10 avant Noël, puis est remonté sur le podium en janvier.
«Alex Fiva est notre phénomène. Il est le calme incarné, il joue de son expérience et a les bons instincts», déclare le coach national suisse Enrico Vetsch à propos du leader de l'équipe. Il ne manque plus qu'au Grison une 14e victoire en Coupe du monde qui le fuit depuis décembre 2021.
Sept moments de gloire
Jonas Lenherr, Romain Détraz et Tobias Baur chez les hommes, Sixtine Cousin, Saskja Lack, Margaux Dumont et Talina Gantenbein chez les femmes: en plus d'Alex Fiva et de Fanny Smith, sept autres Suisses et Suissesses ont brillé cette saison en montant sur le podium.
«Malgré les blessures de Ryan Regez et Fanny Smith, les deux leaders de l'équipe, c'est une bonne saison. Nous n'avons pas atteint le niveau optimal, mais nous pouvons être satisfaits», déclare Enrico Vetsch à propos des résultats helvétiques. Il ne manque qu'une certaine constance, mais «le potentiel est là», estime le coach national.
De nouvelles perspectives
Comme attendu, Sandra Näslund avait remporté la première course de la saison, puis avait récidivé avant Noël, mais la recordwoman suédoise (39 victoires) n'a pas réussi à maintenir sa domination des années précédentes en raison de problèmes physiques. Depuis fin janvier, la skieuse de 27 ans est même hors course après une opération du genou et ne reviendra que la saison prochaine.
L'absence de Näslund et d'autres défaillances ont ouvert de nouvelles perspectives à la concurrence. Sixtine Cousin, Saskja Lack et Margaux Dumont en ont profité pour décrocher leurs premiers podiums. La première est même montée sur la plus haute marche à San Candido alors que Näslund était encore présente.
«C'est bien que ces trois-là aient goûté au podium, mais la vérité, c'est que beaucoup de bonnes skieuses sont blessées», concède Enrico Vetsch. Le peloton clairsemé va également permettre à Martina Wyss de faire ses débuts en Coupe du monde à Veysonnaz. A 28 ans, la championne du monde de... télémark tente une expérience aussi courageuse qu'Ester Ledecka, double championne olympique en snowboard et en ski alpin.
Quatre podiums puis des galères
La plus grande bénéficiaire de l'absence de Näslund aurait pu être Fanny Smith, mais elle aussi n'a pas vraiment atteint son rythme de croisière cet hiver. Comme sa grande rivale, la Vaudoise de 31 ans s'est blessée et ne s'est toujours pas bien adaptée à un changement de matériel effectué il y a deux ans.
Avant le début du mois de février, Smith s'était pourtant classée deux fois deuxième et deux fois troisième, avant de chuter à l'entraînement à Alleghe. Conséquence: pouce cassé et opération, genou tordu et, surtout, déchirure des ligaments de la cheville.
A Veysonnaz, Smith a repris doucement ses marques lors des entraînements. Elle a tenté sa chance en qualification vendredi, mais n'a pas terminé sa manche. Elle devrait également être de la partie une semaine plus tard, lors des finales à Idre Fjäll en Suède.
L'hiver mitigé de Regez
Ryan Regez, la figure de proue de l'équipe masculine, a lui connu un hiver mitigé, ce qui n'était pas tout à fait inattendu. Le champion olympique bernois n'est revenu de sa déchirure des ligaments croisés que fin janvier, après quatorze mois d'absence, et aborde depuis la compétition avec beaucoup de prudence. Il n'a pas encore atteint de finale cette saison et son meilleur résultat est une 8e place.
«Il était clair que ses débuts seraient difficiles en raison du manque de préparation», relativise Vetsch. Avec les championnats du monde la saison prochaine en ligne de mire, Regez ne veut pas se précipiter cet hiver.
Un bon résultat est toutefois encore possible lors des deux dernières courses à Idre Fjäll. Le profil du parcours, avec sa longue ligne droite d'arrivée, est taillé sur mesure pour le Bernois et sa pointe de vitesse.