Il était attendu et il a répondu présent : à l'issue d'une course parfaite, Marco Odermatt a décroché l'or du Super-G des Mondiaux de Saalbach vendredi. Il s'agit du troisième titre mondial pour le Nidwaldien.
Anomalie réparée, palmarès imposant mis à jour. Dans le Land de Salzbourg, le Mozart d'Hergiswil a offert un récital. En mélangeant réactivité et puissance, Marco Odermatt a dégoûté la concurrence pour s'offrir le titre mondial qui manquait à sa collection. Doré en descente et en géant à Courchevel voici deux ans, le meilleur skieur du monde avait buté sur le Super-G en France (4e) et aux JO en Chine l'année d'avant (éliminé).
Dès qu'il a franchi la ligne et qu'il a vu qu'il avait relégué le Norvégien Sejersted à 1''15, Marco a laissé exploser sa joie, parce qu'il a compris qu'il avait mis ses adversaires «échec et Odermatt». Seul l'Autrichien Raphael Haaser parviendra à se glisser entre les deux hommes (à 1''00) pour se parer d'argent devant son public.
«Quand j'ai coupé la ligne, je savais que j'avais fait une course parfaite et qu'il serait difficile pour les autres de faire mieux que moi», a lancé le skieur de Nidwald. En accumulant les meilleurs partiels, on se rend compte que «Super Marco» aurait pu aller...15 centièmes plus vite.
Cette troisième breloque en or lui permet de grimper dans la hiérarchie des meilleurs skieurs suisses. Il rejoint le Grison David Zogg, skieur dans les années 30. En cas de quatrième titre, il rejoindrait Rudi Rominger et Pirmin Zurbriggen. En s'imposant dans une troisième discipline après la descente et le géant, Odermatt a fait aussi bien que Zurbriggen, mais aussi que Bode Miller et Hermann Maier. «Avoir trois médailles d'or dans les disciplines que je pratique, c'est incroyable, c'est un autre rêve d'accompli», a-t-il lâché.
Monney: «Marco nous fait presque passer pour des touristes»
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Lorsque le Nidwaldien a franchi la ligne d'arrivée, un sentiment d'incrédulité a semblé descendre des tribunes en même temps que les «Wow» de respect du public autrichien. Pour commenter la performance du patron, il est parfois bon d'avoir l'avis de ses coéquipiers.
«Marco nous fait presque passer pour des touristes.» La sortie est d'Alexis Monney, éliminé alors qu'il avait un excellent temps intermédiaire. «Il a presque fait la même manche qu'il avait faite à Courchevel en descente et c'est magnifique, poursuit le Fribourgeois. Il a toujours pris la pente, toujours pris la vitesse et on sait depuis le début de la semaine que c'est ce qu'il faut faire sur cette piste.»
Forcément déçu, le vainqueur de la descente de Bormio est revenu sur sa sortie de piste: «C'est l'endroit que je pensais le moins piégeux où je suis sorti, j'étais un peu trop direct. C'est clair que je suis déçu, mais ce sont les Championnats du monde, il vaut mieux tenter quelque chose et sortir plutôt que de se laisser descendre.»
Loin d'être fataliste, le skieur des Paccots se réjouit de pouvoir peaufiner des détails samedi lors du troisième et dernier entraînement en vue de la descente de dimanche. «J'ai vu que le matériel fonctionnait bien et que je skiais bien, il faudra jouer dimanche», explique-t-il.
Dans le camp suisse, Stefan Rogentin a fini 9e à 1''65 et Franjo von Allmen 12e à 2''05. Les deux hommes auront à coeur de se racheter dimanche lors de la descente.