Corinne Suter a remporté le globe de cristal de la descente grâce à ses deux podiums conquis vendredi et samedi à Crans-Montana. Une consécration que la Schwytzoise avait de la peine à réaliser en conférence de presse. Interview.
Corinne Suter, vous signez un deuxième podium consécutif ici à Crans-Montana. Etes-vous satisfaite de vos performances?
"J'ai essayé de réussir une meilleure descente qu'hier (ndlr: vendredi). Mon temps a d'ailleurs été un peu plus rapide. Je suis donc super heureuse avec ma course du jour. Ce n'était pas parfait, mais ça restait correct. Je n’ai vraiment pas calculé. Tout ce que je savais, c’est que si je skiais vite, ça pourrait suffire. Mais je dois avouer que je suis contente que ces deux courses soient désormais derrière moi."
En plus de ces deux magnifiques podiums en deux jours, vous remportez le globe de la descente. Quels sentiments vous habitent?
"C'est incroyable. Je n'arrive pas à réaliser pour le moment. Je suis heureuse d'avoir pu célébrer ce globe avec le nombreux public présent aujourd'hui (ndlr: samedi), mon équipe, mes amis et ma famille. L'émotion de gagner ce globe est décuplée du fait que je le décroche en Suisse. C’est vraiment cool que tout se soit décidé aujourd’hui déjà. Je n'ai désormais plus de pression. Je pourrai dormir un peu plus!"
Ce globe signifie aussi que vous êtes la descendeuse la plus régulière de l'hiver. Comment l'expliquez-vous?
"Je pense que ça a beaucoup aidé d'être capable de m'adapter à toutes les conditions. Le niveau de l'équipe et l'entourage de ma famille m'ont aussi beaucoup aidé à franchir les paliers et à aller de l'avant. Mon entraînement estival a été meilleur cette année car mes coaches m'ont fait travailler individuellement. J'ai aussi bossé mentalement. La clé a été de skier de manière détendue. J’ai toujours essayé de le faire. Je me suis toujours dit: 'C’est possible d’aller gagner ce globe', mais jamais je ne me suis dit que c’était une obligation. Je crois que le fait de ne pas y avoir trop pensé m’a aidé. Sinon, l’issue n’aurait certainement pas été la même."
Vous êtes la première Suissesse à gagner ce globe de la descente depuis le sacre de Chantal Bournissen en 1991. Qu'est-ce que ça signifie pour vous?
"Je ne sais pas trop quoi dire. Je pense que je dois dormir une nuit avant de réaliser ce que j'ai accompli. Mais c'est évidemment une immense fierté d’être entrée dans l’histoire du ski alpin suisse. Je me suis vraiment entraînée fort pour ce moment."
La saison n'est pas encore terminée pour vous puisque vous êtes en tête du classement du Super-G. Votre prochain objectif est-il également de remporter ce globe?
"Je vais adopter la même ligne de conduite que pour le globe de la descente. Si ça arrive, tant mieux. Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave car j'en ai déjà un autre!"
Vous avez rencontré énormément de succès au cours de ces 12 derniers mois. Qu'est-ce qui a changé?
"J'avais énormément de pression avant de remporter ma première médaille aux Championnats du monde d'Are. J'ai juste pu skier avec la tête libre après l'avoir conquise. Je pense que cette libération m'a ensuite rendu rapide."
Vous comptez désormais trois podiums ici à Crans-Montana. Voyez-vous d'un bon oeil la candidature de la station valaisanne en vue des Championnats du monde de 2025?
"C'est effectivement une super piste ici. Elle n'est vraiment pas facile car elle est très technique. L'organisation est très bonne et la neige était parfaite malgré la chaleur. Les organisateurs font toujours de leur mieux. Je pense donc que ce serait super cool d'avoir les Championnats du monde ici."