Loïc Meillard s'apprête à lancer son marathon mercredi à l'occasion du combiné des Championnats du monde. Le Valaisan, qui pourrait disputer jusqu'à six épreuves à Cortina, nourrit de légitimes ambitions. Interview.
Loïc Meillard, un gros programme vous attend ces deux prochaines semaines. Comment allez-vous aborder ces Championnats du monde ?
"Je n'ai pas forcément établi de hiérarchie. Jusqu'à présent, j'ai disputé entre une et quatre courses par semaine cette saison. Ces Mondiaux ne changent donc pas grand-chose sur mon programme habituel. Je veux continuer sur la lancée de cette saison, en prenant course après course. Je sais que, à chaque fois que je suis au départ, je peux skier vite."
Physiquement, où en sont vos batteries avant d'enchaîner le combiné, le Super-G, le parallèle, le géant et le slalom (voire le Team Event) ?
"Elles sont bonnes. Après les deux slaloms de Chamonix (ndlr : 6e puis éliminé), j'ai pris quatre jours pour passer du temps à la maison et me reposer. Je suis arrivé à Garmisch sans entraînement (ndlr : 7e du Super-G). C'était plus important pour moi de privilégier la fraîcheur et la santé."
Quels sont vos objectifs lors de ces joutes mondiales ?
"C'est clair que le but est de pouvoir jouer les médailles. C'est clairement l'objectif. Aux Mondiaux, seules les trois premières places comptent. Si j'arrive à repartir avec une médaille, ça serait déjà fantastique. Savoir que j'ai 5 ou 6 possibilités est peut-être un avantage. Si une course ne se passe pas comme j'en ai envie, j'ai une autre possibilité quelques jours après."
Si vous deviez choisir, dans quelle discipline souhaiteriez-vous décrocher une médaille ?
"C'est égal dans quelle discipline je monte sur le podium. J'ai mis l'accent sur le slalom et le géant ces dernières saisons, mais une médaille serait également incroyable en combiné ou même en Super-G sur une surprise ou un malentendu. Tout peut arriver."
Vous évoquez le Super-G, discipline dans laquelle vous avez dernièrement terminé 9e à Kitzbühel puis 7e à Garmisch-Partenkirchen. Comment expliquez-vous cette rapide progression qui vous a permis d'obtenir vos deux premiers Top 10 ?
"Il est vrai que ma progression est un peu plus rapide qu'attendue, mais ce n'est pas forcément une surprise. Cela fait plusieurs années que je m'entraîne dans cette discipline, que je l'ajoute petit à petit à mon programme. J'ai d'abord mis la priorité sur le géant et le slalom pour me construire dans ces deux disciplines. Et vu que cela se passe bien, je construis désormais le Super-G comme troisième discipline. Le travail paie, notamment grâce à quelques jours d'entraînement supplémentaires cette saison."
Peut-on dès lors vous qualifier de spécialiste de vitesse ?
"Je sais que j'ai fait un gros progrès. Cela m'est égal de savoir si je suis un spécialiste de technique, un généraliste ou un spécialiste de vitesse. Le Super-G est une discipline spéciale et difficile où il faut skier avec instinct. Ce n'est également jamais facile de trouver le juste milieu entre l'attaque et le contrôle. Mes sensations s'améliorent toutefois à chaque fois. Je n'ai d'ailleurs jamais eu besoin de beaucoup de temps lors de la reconnaissance."
Plus globalement, vous allez disputer vos troisièmes Championnats du monde après ceux de Saint-Moritz en 2017 et d'Are en 2019. Qu'avez-vous retenu de ces expériences ?
"J'avais très bien abordé les Mondiaux d'Are. J'essaie simplement d'arriver sur ces courses en restant le même, en faisant les mêmes préparations que d'habitude. Les règles ne changent pas, il faut finir à l’arrivée. A Are, j'étais 5e après la première manche et j'ai terminé 4e. Je sais donc ce que c'est d’être devant. Cela va m'aider et on verra bien ce qui est faisable sur une course d'un jour. Il n'y a rien à perdre, mais tout à gagner."
Vous allez découvrir Cortina, à l'image de l'ensemble du Cirque blanc masculin. Un avantage ?
"A titre personnel, cela ne change pas grand-chose. Cela reste une piste et il faut skier. Cela ne change pas ma façon de faire. Mais ce sera peut-être un avantage pour moi en Super-G. D'habitude, j'arrive sur les pistes avec quelques jours de moins sur le terrain que les autres skieurs. A Cortina, on sera ainsi tous au même niveau. Ce sera une chance pour moi. Il faudra donc essayer de la saisir."