Architecte de la promotion du Stade Lausanne-Ouchy qui irrite tant les instances en raison d'un soutien populaire qui n'est pas aussi affermi qu'on pourrait le souhaiter, Hiraç Yagan n'en démord pas. Il est convaincu que le SLO saura tenir sa place en Super League.
«Je n'ai pas peur, affirme le directeur sportif. Il est clair que nous jouerons le maintien. Que notre budget ne peut pas être comparé avec celui des Young Boys. Mais il est clair aussi que nous ne dérogerons pas à nos principes. La catégorie de jeu a changé, certes, mais la philosophe reste identique.»
«Ils en auront pour leur argent»
Une philosophie qui veut, selon Hiraç Yagan «offrir à des joueurs de qualité les meilleures conditions pour s'exprimer». «Nous nous sommes toujours efforcés de jouer un football attractif, précise-t-il. Nous avons attiré 10'800 spectateurs pour le barrage contre Sion. Depuis ce match, je crois qu'il y a beaucoup de monde qui commence à parler de nous en ville de Lausannne. Le grand point d'interrogation est de savoir si le public va nous suivre. Je peux m'engager auprès des spectateurs. S'ils viennent nous voir, ils en auront pour leur argent.»
Ils auront sans doute l'occasion de découvrir une nouvelle pépite sous le maillot du SLO après le formidable Zeki Amdouni, le buteur du Lausanne-Sport Brighton Labeau et le «bourreau» du FC Sion Teddy Okou dont le but lors du barrage du 6 juin restera longtemps dans toutes les mémoires, notamment dans celle de Christian Constantin. «Et n'oubliez pas dans cette liste Guy Mbenza qui était chez nous en 2021 et qui vaut 2,5 millions de francs aujourd'hui selon Transfermarkt», sourit Hiraç Yagan.
La promesse Elies Mahmoud
Ainsi, la venue d'Elies Mahmoud, un demi offensif capable de jouer aussi bien sur les côtés que dans l'axe, suscite bien des promesses. A 22 ans, il fut aligné à 31 reprises la saison dernière avec Le Havre qui a remporté le championnat de Ligue 2. «Il devait déjà venir en janvier, précise Hiraç Yagan. Mais Le Havre a tenu à le garder pour se donner toutes les chances de monter.»
Ce transfert livre deux enseignements. Le réseau tissé à l'étranger par Hiraç Yagan depuis des années permet au SLO de réussir des «coups» qui le démarquent de ses deux camarades de promotion, le Lausanne-Sport et Yverdon. Il confirme, par ailleurs, que le club, s'il ne se prêtera jamais à des folies, peut bénéficier d'une certaine marge de manoeuvre grâce à la surface financière de son président Vartan Sirmakes.
Le recrutement du SLO n'est, bien sûr, par encore terminé. Un gardien et un ou deux joueurs de champ sont attendus ces prochains jours. «Même si Okou est parti à Lucerne, l'effectif grandit bien, assure Hiraç Yagan. Vous verrez, je suis sûr que deux de nos joueurs vont exploser au grand jour cette saison.» Pour perpétuer en quelque sorte une tradition symbolisée à merveille par Zeki Amdouni, ce talent presque perdu que le SLO a eu la bonne idée de sortir en 2019 de l'anonymat de la 1ère ligue Classic pour que puisse s'écrire l'une des plus belles histoires du football suisse.