«Nous sommes toujours vivants !» Thomas Häberli veut croire que la défaite concédée mardi soir en Super League devant les Young Boys ne sonne pas le glas des espoirs du Servette FC de remporter un titre attendu depuis 26 ans.
Cette défaite 1-0 face au double champion en titre dans une ambiance bien triste pour une telle affiche fait toutefois très mal aux Grenat. Elle douche quelque peu leurs ambitions même s’ils peuvent encore conserver leur place de leader jeudi soir si Bâle ne s’impose pas devant les Grasshoppers.
Elle remet surtout en selle plus que jamais les Bernois qui espèrent que leur série de quatre victoires de rang se prolongera encore pour, pourquoi pas, aborder le tour final à six en pole position. Giorgio Contini et ses joueurs ont peut-être tout gagné le soir où ils pouvaient tout perdre.
Le Servette FC s’est pour sa part incliné le soir où il a très certainement livré sa meilleure performance de l’année. Seulement, il a souffert de trop de manques pour espérer un meilleur sort. Le choix de se priver au coup d’envoi d’Enzo Crivelli, celui aussi d’écarter Yoan Severin pour Kasim Adams et la méforme persistante du meilleur buteur de Super League, Dereck Kutesa, ont pesé.
Des circonstances atténuantes
Même si son coaching peut susciter des interrogations, Thomas Häberli peut plaider en toute bonne foi les circonstances atténuantes. Il ne le dira sans doute jamais ouvertement, surtout dans son français trop fédéral, mais la conviction de ne pas se battre à armes égales doit l’habiter.
Mardi soir, les Young Boys ont forcé la décision grâce à une réussite de Christian Fassnacht. Revenu cet hiver de Norwich, le no 16 s’avance comme le facteur X de cette fin de saison. Buteur à Bâle et contre Saint-Gall, il est le grand artisan de la remontada des Young Boys. «Il joue admirablement entre les lignes, se félicite Giorgio Contini. Il est un joueur clé.»
Lors du dernier mercato, le Servette FC avait manifesté un certain intérêt pour Christian Fassnacht justement. Mais René Weiler, le directeur sportif, n’a pas été en mesure de formuler une offre que le joueur n’aurait pas pu refuser, comme celle émise par Yverdon Sport pour attirer Antonio Marchesano. Dans ses rêves les plus fous, le peuple grenat espérait toutefois que ses dirigeants pouvaient rééditer le «all in» qu’ils avaient réussi il y a trois saisons pour remporter le titre en hockey sur glace.
Quid de Guillmenot ?
Au lieu d’un Fassnacht, d’un Chris Bedia ou d’un Jean-Pierre Nsame, René Weiler a jeté son dévolu cet hiver sur le Belge Joseph Nonge (19 ans), prêté par la Juventus, et sur le Sénégalais Alioune Ndoye (23 ans), un pari plutôt pour l’avenir pour ce dernier alors que l’urgence du présent commandait de muscler l’effectif pour être vraiment en mesure de rivaliser pour le titre. Mardi soir, Giorgio Contini a pu introduire en cours de match Rayan Ravelson, une autre recrue du mercato d’hiver, Chris Bedia et Darian Males, trois joueurs qui seraient des titulaires indiscutables au Servette FC.
Quant à Thomas Häberli, il a attendu la 82e minute pour faire sortir du banc Jérémy Guillemenot. Au bénéfice de l’un des contrats les plus conséquents du contingent, l’attaquant n’avait pas joué une seule minute en mars. Toujours dans l’attente d’un premier but cette saison en Super League – mais il a marqué un goal superbe contre Chelsea -, celui qui fut la recrue phare du mercato estival de 2023 retrouvera-t-il enfin sa vraie place, celle d’un titulaire ou celle du premier joueur que l’on appelle pour donner un coup de fouet en cours de match ?
Thomas Häberli et René Weiler parviendront-ils à relancer un joueur de 27 ans qui sortait d’une expérience réussie à Saint-Gall avant de revenir dans son club formateur ? En ont-ils vraiment la volonté ? La question peut se poser...