Si elle n'est très certainement pas saluée par les responsables du marketing de la Swiss Football League, la promotion de Stade Lausanne-Ouchy épouse une certaine morale. Elle récompense un club qui n'a cessé de bien grandir depuis son accession en Challenge League en 2019.
Soutenu par son président Vartan Sirmakes, aussi richissime que mesuré, le SLO a tout d'abord pris le temps de bien s'installer dans sa nouvelle catégorie de jeu avant de se lancer pleinement cette saison dans la course à la promotion. «Chaque année, le club a affiché de nouvelles ambitions, remarque le directeur administratif de 1ère ligue et ancien joueur du SLO, Jérémy Manière. Tout ne s'est pas fait en un jour.»
Cette saison, le SLO a sans doute trouvé un supplément d'âme avec les drames qui l'ont frappé. On veut parler des disparitions de la femme de l'entraîneur-assistant Dalibor Stevanovic, de leur ancien coéquipier Karim Gazetta et, enfin, de leur défenseur Elia Alessandrini.
Un directeur sportif très inspiré
Jérémy Manière, comme tous les observateurs, relève par ailleurs la formidable contribution du directeur sportif Yagan Hiraç dans ce succès. L'ancien joueur du Servette FC a réussi ces dernières années des recrutements qui n'ont pas leur pareil en Suisse: Zeki Amdouni en 2019, Brighton Labeau en 2021 et Teddy Okou en janvier 2022. Courtisé par le Lausanne-Sport cet hiver, ce dernier est finalement resté fidèle au SLO pour inscrire mardi soir le 3-2 contre le FC Sion un but extraordinaire qui a propulsé son équipe en Super League.
«Yagan Hiraç scrute surtout les championnats de divisions inférieures en France. Il a tissé un véritable réseau qui lui permet de découvrir des joueurs de grand talent», souligne Jérémy Manière. Teddy Okou a ainsi été repéré à Boulogne (D3). Aujourd'hui, le no 11 du SLO est annoncé sous d'autres cieux. Les Young Boys seraient très intéressés par la venue du gaucher qui n'a cessé en 180 minutes de tourmenter la défense sédunoise.
«On va assumer»
Même en cas de départ de Teddy Okou, le SLO semble en mesure de bâtir une équipe qui tienne la route en Super League. Le nouveau championnat à 12 ne reléguera qu'une équipe directement et enverra le onzième en barrage. «On va assumer, affirmait mardi soir Vartan Sirmakes au micro de blue Sport. Mais l'argent ne fait pas tout. Regardez ce qui s'est passé cette saison avec Chelsea ! La vocation du championnat de Suisse est de donner une chance à des pépites comme nous l'avons fait par exemple avec Lindon Mulaj (ndlr: auteur d'un doublé mardi) que nous sommes allés chercher à Kriens.»
Le président fait bien sûr du maintien l'objectif premier de la saison 2023/2024. «Nous allons nous retrouver face à de gros poissons... L'idée est de prendre tout d'abord des points lors des derbies contre le Lausanne-Sport et Yverdon. Et titiller les grands ensuite.» Tout un programme qui, on l'espère, incitera le public si fervent de mardi soir à remonter à la Pontaise, cette vénérable enceinte que l'on croyait perdue à jamais pour le football.
ATS