Carlos Alcaraz est bien de la trempe des plus grands. L'Espagnol de 21 ans a cueilli dimanche son quatrième titre du Grand Chelem, le deuxième d'affilée à Wimbledon, en battant comme l'an dernier Novak Djokovic en finale sur le gazon londonien.
Vainqueur en cinq sets et 4h42' l'an dernier, Carlos Alcaraz a cette fois-ci donné une leçon au Serbe de 37 ans. Il s'est imposé 6-2 6-2 7-6 (7/4) en 2h27' de jeu. Il est ainsi le sixième joueur de l'ère Open (depuis 1968) à remporter Roland-Garros et Wimbledon la même année, mais le plus jeune à 21 ans et 70 jours.
«Carlitos» rejoint Rod Laver, Björn Borg, Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic dans la liste des joueurs ayant signé ce rare doublé dans l'ère du tennis professionnel. Borg et Nadal venaient de fêter leurs 22 ans lorsqu'ils ont accompli cet exploit, alors que Federer avait presque 28 ans et Djokovic déjà 34!
«Il faut se battre, et y croire», a-t-il lâché sur le Centre Court alors qu'on lui demandait la recette d'un tel doublé. «C'est énorme de rejoindre de tels joueurs auteurs de ce doublé. Ce sont tous d'immenses champions. Mais je ne me considère pas encore comme un champion» de leur trempe, a-t-il humblement poursuivi.
Un miracle pour Djokovic
Phénomène de précocité, Carlos Alcaraz est aussi le quatrième joueur de l'ère Open à afficher quatre trophées majeurs à son palmarès avant de fêter ses 22 ans, après Borg, Mats Wilander et Boris Becker. Il aura l'occasion de devenir le seul quintuple vainqueur de Grand Chelem de moins de 22 ans à New York dans quelques semaines, puis à Melbourne en janvier 2025.
Novak Djokovic en reste quant à lui à 24 titres du Grand Chelem, un total qu'il a atteint en s'adjugeant le dernier US Open, et sept sacres à Wimbledon. Conséquence première de son échec dominical, Roger Federer demeure l'unique détenteur du record masculin de titres à Wimbledon avec ses huit sacres.
Mais Novak Djokovic, qui jouait dimanche sa première finale de l'année, n'oubliera cependant pas d'où il revient, même s'il ne cachait pas une certaine déception. Opéré du ménisque droit le 5 juin soit 24 heures après avoir dû déclarer forfait avant son quart de finale à Roland-Garros, il n'imaginait alors certainement pas pouvoir disputer une 10e finale sur le mythique gazon londonien.
Un seul set accroché
Puissance brute, capacité à durcir l'échange et à accélérer d'un coup la cadence, auront permis à Carlos Alcaraz d'"éteindre" un Novak Djokovic loin de son meilleur niveau dimanche. Le Serbe n'a existé que dans la troisième manche, la seule dans laquelle il n'a pas concédé son service d'entrée de jeu, profitant alors aussi d'une légère baisse de régime de son adversaire.
Son premier cri de rage, lâché après qu'il avait écarté quatre balles de break pour garder la main (2-1) au troisième set, en disait long sur sa frustration. Mais c'est bien Carlos Alcaraz qui lui a permis de se relancer en manquant trois balles de match consécutives à 5-4 40/0 - dont une sur double faute. L'Espagnol a toutefois très retrouvé ses esprits.
«Novak est un incroyable guerrier», a rappelé Carlos Alcaraz, qui a concédé son seul break de la journée à ce moment-là. «Ce fut difficile, mais j'ai essayé de rester calme et positif. La seule chose à laquelle j'ai alors pensé, c'est de tenter de jouer mon meilleur tennis. Je suis vraiment heureux d'avoir su gérer cette situation, en disputant un grand tie-break», a-t-il conclu.