Belinda Bencic retourne sur les courts de compétition dès mardi avec le tournoi de Cincinnati (USA), deux semaines et demie après son titre olympique. Dans son viseur, l'US Open, où elle fut demi-finaliste en 2019.
La Saint-Galloise a dû changer ses plans. Elle avait prévu initialement de s'envoler directement de Tokyo pour le tournoi WTA 1000 de Montréal. Mais ses deux finales olympiques – or en simple et argent en double, avec Viktorija Golubic – ont occasionné tellement d'émotions qu'il lui a fallu souffler un peu. Elle est rentrée en Suisse pour partager sa joie avec les siens.
Ces quelques jours au pays ont été «un peu agités», a-t-elle confié à Keystone-ATS. Il y a eu les rencontres avec la famille et les amis, mais aussi les nombreuses sollicitations des médias et des sponsors. «Mais j'ai vite repris l'entraînement», précise-t-elle.
Une première
Il y a cinq ans, une blessure au poignet avait empêché la Suissesse de participer aux Jeux de Rio. Elle ne nourrissait pas de très grandes attentes pour Tokyo tout en se réjouissant de découvrir l'ambiance olympique.
La no 11 mondiale n'a pas été déçue, malgré les restrictions sanitaires. Au point de s'emballer: «C'était une expérience fantastique. Le petit-déjeuner, le centre de fitness où l'on rencontrait tous les autres athlètes, c'était beaucoup d'émotions et j'ai peu pensé au tennis.»
Les Jeux d'abord
Belinda Bencic en a retiré une forme d'humilité, si tant est qu'elle ait pu en manquer: «Comme joueuse de tennis, on n'est pas si importante, au milieu de tout ça. Tous les athlètes ressentent la même chose que toi.» Ces vibrations positives lui ont permis de supporter la fatigue entraînée par ses deux tournois en parallèle, en simple et en double. «Mentalement, j'ai constamment été portée. La fatigue physique est apparue en premier.»
Pour le grand public et parmi la communauté même des joueurs et joueuses, un succès en Grand Chelem a généralement plus de valeur qu'un titre olympique. Pas pour Bencic: «C'est marrant. Quand mon entraîneur Sebastian Sachs m'a demandé ce que je préférerais, à choisir entre un titre olympique et un Grand Chelem, j'ai répondu spontanément 'les Jeux'», dit-elle. Et c'était avant Tokyo.
«Les Jeux, ça compte pour tout le monde, pas seulement pour ceux qui suivent le tennis», explique-t-elle. «Mais remporter un Grand Chelem reste bien sûr un rêve.»
Mardi, pour son entrée en lice à Cincinnati, elle retrouvera son adversaire en finale des JO, la Tchèque Marketa Vondrousova. «Nous avons toutes les deux secoué la tête en voyant le tirage en sort», évoque-t-elle. Les deux jeunes femmes sont amies, aussi en raison de leurs origines communes (slovaques pour Bencic). «Cela fait du bien de parler slovaque avec Marketa.»
A Cincinnati, où elle a fait le déplacement avec Sebastian Sachs ainsi qu'avec son ami et coach de fitness Martin Hromkovic, Bencic aura pour objectif sera de se remettre dans le rythme juste avant l'US Open, où la St-Galloise peut envisager le dernier carré et plus si affinités. Il y a deux ans, elle avait perdu en demies à Flushing Meadows contre la Canadienne Bianca Andreescu au terme de deux sets serrés.