Privé de Wimbledon à la suite d'un test positif au Covid-19, Matteo Berrettini est sans doute le joueur le plus motivé à l'heure d'aborder le Swiss Open de Gstaad. L'Italien de 26 ans a qui plus est déjà triomphé dans la station bernoise, en 2018, cueillant alors le premier de ses sept titres ATP.
La saison du solide Matteo Berrettini (1m96, 95 kg) est jusqu'ici un peu folle. Contraint de renoncer à toute la saison sur terre battue à la suite d'une opération à un poignet, il a très vite été stoppé dans son élan à son retour après avoir remporté coup sur coup les tournois sur herbe de Stuttgart et du Queen's.
Pas de regret...
Egalement demi-finaliste à l'Open d'Australie en début d'année, le Romain a chuté du 11e au 15e rang mondial après un tournoi de Wimbledon dans lequel aucun point n'était de toute manière attribué. Mais il ne regrette pas d'avoir effectué avant Wimbledon un test au Covid-19 qui n'était pourtant pas obligatoire.
«Je me sentais assez mal depuis plusieurs jours. Et je voulais m'assurer que je ne contaminerais personne», explique-t-il dans un entretien accordé à Keystone-ATS. «J'ai pour habitude de suivre les règles. Je laisse ceux qui connaissent vraiment un sujet prendre les décisions», souligne-t-il.
...mais une frustration légitime
Sa frustration était pourtant grande. Finaliste malheureux en 2021 à Wimbledon, Matteo Berrettini aurait été l'un des hommes à battre à Church Road. Forfait après le tirage au sort, il avait en outre été placé dans un quart de tableau particulièrement peu relevé dont s'était extirpé Cristian Garin.
«Attention», coupe l'Italien. «Garin a joué un tennis de très haut niveau, et Nick Kyrgios (réd: qui a battu le Chilien en quart de finale avant d'atteindre la finale) également. Il n'est pas non plus certain que je me serais frayé tranquillement un chemin vers la finale», explique-t-il.
Mais «il est vrai que j'aurais pu afficher une forme optimale», concède Matteo Berrettini, qui a commencé à se sentir mieux physiquement durant la deuxième semaine de Wimbledon. Ce n'est d'ailleurs qu'à ce moment-là qu'il a pu se résoudre à suivre un tournoi dans lequel il aurait certainement eu sa chance.
Une mini-saison sur terre
L'Italien, qui se dit «fier d'être revenu à (son) meilleur niveau» après son opération à un poignet, renoue avec la compétition à Gstaad un mois après son sacre du Queen's. Tête de série no 2 du tableau derrière le tenant du titre Casper Ruud, il sait qu'il a un coup à jouer dans l'Oberland bernois.
«J'ai grandi sur terre battue», rappelle Matteo Berrettini lorsqu'on lui fait remarquer qu'il s'agit peut-être de la surface où il est le moins à l'aise. «Et l'altitude convient particulièrement à mon jeu», sourit l'Italien, qui disputera d'ailleurs un autre tournoi sur terre battue la semaine prochaine à Kitzbühel.