Lors de l'émission "Tennis Legend", l'ancien joueur Mats Wilander a lancé un débat autour duquel il aimerait modifier la durée des matches, en Grand Chelem notamment, chez les hommes. L'avis du Suédois a été rejoint par deux autres joueurs présents, remettant même en cause les titres acquis par Roger Federer et Rafael Nadal.
Dans l'émission "Tennis Legend" sur Eurosport, les deux légendes du tennis Mats Wilander et Boris Becker ont reçu la joueuse Ons Jabeur (WTA 39) et le joueur Noah Rubin (ATP 225). Et le Suédois en a profité pour soumettre à ses camarades une proposition qui pourrait changer la face du circuit masculin.
L'ex-tennisman de 55 ans aimerait, en effet, révolutionner les Grand Chelem en réduisant leur format à trois sets gagnants au lieu de cinq. Cela aurait pour but d'aider les joueurs classés à la 200e ou 300e place mondiale à devenir "une vraie menace pour gagner des grands tournois".
"Beaucoup pensent que Federer, Nadal et Djokovic sont bien plus forts que tout le monde. Pour moi, non, ils ne le sont pas! Ils sont en fin de parcours (…). Je pense que nous avons besoin de nouveaux visages", a ainsi argumenté Wilander.
Un point de vue qu'a également partagé le joueur Noah Rubin. "Pour la plupart, en particulier quand on compare les gars de la NextGen aux gars du top 3 et aux joueurs comme Wawrinka, réussir à les battre en trois sets gagnants est un défi colossal", a ainsi lancé l'Américain de 24 ans.
"Gagner trois sets, ça devient compliqué"
Selon Rubin, la nouvelle génération "a un temps d’attention très limiter". La recette d’une victoire en Grand Chelem ou face à un membre du "Big Three" se cacherait dans la concentration que les jeunes tennismen ont encore de la peine à garder durant une longue partie.
"On (ndlr: la NextGen) sait qu’on peut vraiment jouer un bon tennis et enchaîner les victoires en deux sets gagnants pendant deux matches sur trois. Mais une fois qu’on nous demande de gagner trois sets, ça devient compliqué. On perd cette concentration et cette capacité à jouer un tennis appliqué pendant trois, quatre ou cinq heures", a alors avoué le natif de Long Island (New York).
"Je pense que c’est quelque chose que la génération d’avant a de plus que nous. Ils ne clignent même pas des yeux et sont habitués à le faire. Donc je pense que, pour les fans et les joueurs, ce serait sympa d’avoir un format différent", a déclaré le vainqueur du tournoi junior de Wimbledon 2014.
Une formule comme pour les NextGen Finals? À savoir, trois sets gagnants mais avec aucun avantage en cas d’égalité dans un jeu à 40-40 et une manche au meilleur des quatre jeux. Rubin ne serait pas contre. "C’est plutôt existant et rapide. Tout le monde se bat pour les jeux", a-t-il reconnu, avant néanmoins d'ajouter: "J’ai quand même quelques réserves sur les victoires en trois sets gagnants. Je trouve qu’il y a trop de joueurs qui lâchent des sets ou des jeux et cela est mauvais pour le tennis en lui-même."
"Federer et Nadal n’auraient pas autant de Grands Chelems"
De son côté, Ons Jabeur, première joueuse arabe de l'histoire à atteindre un quart de finale en Grand Chelem lors du dernier Open d'Australie, est allée encore plus loin en remettant en cause les 39 titres en Majeurs que le Suisse et l'Espagnol ont récolté à eux deux.
"Au début, jouer en 5 sets, ça a sauvé beaucoup de grands joueurs comme Federer et Nadal. Je pense que s’ils n’avaient pas eu les matches en 5 sets, ils n’auraient pas autant de Grands Chelems. D’un côté, c’est bien pour eux, mais de l’autre, c’est aussi long! En 5 sets, c’est parfois ennuyeux", a indiqué la Tunisienne de 25 ans.
Depuis quelques années, les grands rendez-vous du circuit ATP ont effectué plusieurs changements pour tenter de raccourcir les parties. Le super tie-break a notamment été créé dans certains tournois, comme à Melbourne, alors qu'un jeu décisif a été réintroduit en cinquième manche dans d'autres, comme à Wimbledon (à 12-12) ou à l'US Open (depuis 1970).
Néanmoins, le débat lancé par les quatre acteurs du monde de la petite balle jaune pourrait bien de faire parler ces prochains temps.
