Battu par Pablo Andujar dès son entrée en lice mardi au Geneva Open, Roger Federer ne s'est pas cherché d'excuses à l'heure de se présenter devant la presse. Mais le Bâlois ne voit pas que du négatif dans son retour. Interview.
Roger Federer, comment expliquez-vous cette défaite en trois manches face à Pablo Andujar ?
"J'avais une certaine appréhension au moment de frapper mes coups en début de rencontre. J'étais un peu dans tous les sens et j'avais de la peine à savoir si j'étais trop près de la ligne de fond ou, à l'inverse, pas assez. Ça s'explique peut-être à cause des faux rebonds. Etant donné que la balle rebondit pas mal ici à Genève, ce n'était pas évident d'entrer dans les coups. Je suis globalement très déçu de mes premiers jeux de retour car je n'arrivais pas à entrer dans l'échange. A l'inverse, mes jeux de service étaient bons jusqu'au break concédé. Andujar est allé le chercher en étant meilleur du fond de court, en étant plus serein et en ayant beaucoup plus de rythme. Il a d'ailleurs globalement été beaucoup plus constant que moi sur la durée du match."
"De mon côté, après avoir fait le break lors de la deuxième manche, je me suis senti beaucoup mieux. J'ai ainsi réussi à lâcher mes coups et à beaucoup plus varier. J'ai toutefois senti que ça allait être difficile de réussir à tenir cette ligne durant deux sets. La confiance m'a alors manqué pour me dire de continuer de la sorte afin de plier le match. J'ai d'ailleurs senti que, si ça redevenait serré, ça allait être compliqué car mon jeu n'était peut-être pas là, en témoignent mes trop nombreuses fautes directes. Il a donc mérité sa victoire. Il n'y a rien à dire, si ce n'est que c'est dommage."
Malgré ce revers, retirez-vous du positif de votre performance ?
"Le positif est d'avoir pu jouer ce tournoi de Genève. Ça me fait mal au cœur pour la région et le tournoi que je ne puisse pas jouer davantage de matches ici. Je sais que la plupart des gens auraient voulu me voir davantage. C'est donc dommage de ce point de vue-là. Il y a également eu un set et demi correct voire bien. Je n'étais ainsi pas loin de remporter la troisième manche, même s'il faudra surtout essayer de comprendre comment j'ai pu perdre les quatre derniers jeux du match. Comme je l'ai dit, la première phase du match n'était également pas très sûre de ma part car je ne savais pas trop comment jouer. Mon adversaire était très stable, alors que je n'ai eu que des hauts et des bas. Si je dois analyser mon come-back, c'est presque normal d'être passé par là. C'est là qu'on voit qu'il me manque encore des matches. Il faut l'accepter, mais c'est dommage car Genève me tient à cœur."
Est-ce que cette élimination prématurée va changer vos plans à court terme ?
"Je vais effectivement devoir me mettre à table avec Severin (ndlr: Lüthi) et toute mon équipe afin de voir ce qu'ils ont vu et ressenti. Il faudra ensuite voir comment je me sens demain (ndlr : mercredi) dans le but de planifier le meilleur programme possible pour les dix prochains jours. L'adrénaline et la pression du match sont en train de retomber et je me sens un peu fatigué. Malgré mon expérience, je n'ai en effet plus l'habitude de ressentir ces émotions. C'est toutefois classique : lorsqu'un tournoi se finit, tu te sens un peu vide. On va donc analyser comment je me suis senti physiquement, notamment au niveau du genou, même si ce point était correct."