Novak Djokovic s'est qualifié pour la finale de l'Open d'Australie. Le no 1 mondial a battu 6-0 6-2 6-2 le Français Lucas Pouille. Il affrontera dimanche en finale Rafael Nadal.
Rien n'est encore acquis pour Rafael Nadal à Melbourne ! Au lendemain de la démonstration de force du Majorquin devant Stefanos Tsitsipas, Novak Djokovic a, lui aussi, livré une demi-finale en mode "Terminator".
Le no 1 mondial s'est imposé 6-0 6-2 6-2 devant Lukas Pouille en 83 minutes dans l'une des demi-finales les plus expéditives de l'histoire des tournois du Grand Chelem. Mais le "record" appartient toujours à Mats Wilander victorieux 6-1 6-0 6-2 de Johan Kriek en 63 minutes à Melbourne déjà en 1984. Comme le Sud-Africain il y a trente-cinq ans, le Nordiste a dû se demander ce qu'il faisait sur le court.
"J'avais une stratégie, mais j'ai vite compris qu'il me serait impossible de la mettre en place, avoue le Français. Djokovic n'a pas raté un seul retour sur mes premières balles. Et sur les secondes, j'ai été tout de suite agressé. Je n'avais jamais joué contre un joueur aussi fort. Je n'ai eu aucune solution à proposer ce soir." Le poulain d'Amélie Mauresmo, qui rêvait de connaître un fabuleux destin jeudi sur la Rod Laver Arena, a mesuré sa douleur. Comme la veille, on a assisté à un match entre un poids lourd et un poids plume.
Dans la zone
Lucas Pouille mérite toutefois des circonstances atténuantes. Novak Djokovic a, en effet, joué le match parfait. Le Serbe n'a notamment concédé aucune balle de break pour armer 72 % de premier service et pour ne commettre que cinq erreurs directes. Le Serbe a tenu à livrer un double message. Le premier à Rafael Nadal pour lui signifier que la finale de dimanche sera complètement ouverte et le second pour rappeler qu'il était en pleine possession de ses moyens alors que la rumeur dans les couloirs de Melbourne Park assurait qu'il était touché au dos. "J'étais dans la zone, explique-t-il. Je volais sur le court, j'exécutais mes coups parfaitement sans réfléchir. Il y a dans de tels moments comme un sentiment divin qui s'empare de vous. Mais je sais que rééditer une telle performance est extrêmement difficile et que l'on risque de perdre très vite cet état de grâce. Le défi pour dimanche est bien là: rester dans la zone."
Cette demi-finale replace Novak Djokovic sur la même ligne que Rafael Nadal. Sa défaite de Doha contre Roberto Bautista Agut et les sets perdus à Melbourne devant Denis Shapovalov et Daniil Medvedev pouvaient laisser le doute s'immiscer dans son esprit. Mais vendredi, il a récité une partition parfaite digne du no 1 mondial qu'il est depuis l'automne. Il a repris la main en quelque sorte.
"Cette finale contre Rafael Nadal survient au bon moment, lâche Novak Djokovic. C'est un match pour lequel j'achèterais ma place sans hésiter. Nadal n'a peut-être jamais aussi bien joué de sa vie sur dur. Mais je me sens également très fort. Je sais aussi que Nadal me pousse à chaque fois à dépasser mes limites. Je sais enfin que c'est contre lui à Wimbledon que tout a changé pour moi l'an dernier. Je l'ai battu 10-8 au cinquième set en demi-finale et c'était la victoire derrière laquelle je courais pour être convaincu dans mon for intérieur que j'étais vraiment de retour."